Les
Délices madelinot
Vous éprouvez une envie
nostalgique de l'une des spécialités culinaires
des Îles-de-la-Madeleine ou êtes simplement curieux
de découvrir une gastronomie québécoise
particulière? Bien sûr, vous pouvez vous rendre
sur place. Mais pour déguster du pot-en-pot ou des
conserves de palourdes, vous pouvez aussi vous rendre au magasin
Les Délices madelinot, à LaSalle.
Quand
elle habitait aux Îles-de-la-Madeleine, Léona
Chapdelaine était cuisinière. Fonder son entreprise
était l'un de ses vieux rêves. À 50 ans,
elle décida de plonger : « Ça
faisait longtemps que mon rêve était mis de côté.
À un moment donné, il y a eu un conflit à
mon travail. Alors je suis arrivée à la maison
et j'ai dit à mon conjoint et à mon fils :
"Je lâche mon emploi." Ils m'ont félicitée
et m'ont dit : "Bon! Tu vas partir ton entreprise!" ».
Mme
Chapdelaine n'a pas choisi LaSalle comme lieu d'implantation
par hasard : « C'est dans le sud-ouest
de Montréal qu'on retrouve le plus de Madelinots,
nous apprend Mme Chapdelaine. Il y en a autour de 45 000
si on compte les Madelinots et leurs descendants. Ça
m'a surprise qu'il y en ait autant, parce qu'aux Îles-de-la-Madeleine
même, je pense qu'il ne reste plus que 15 000 habitants.
Il y a trois fois plus de Madelinots ici! ».
Cette
proximité permet à Mme Chapdelaine de garder
un contact avec les autres expatriés de sa région
d'origine. « On avait ouvert le magasin pour
les Madelinots. Mais finalement, on n'accueille pas juste
les Madelinots. Les gens de la ville viennent de partout :
de Sherbrooke, de Hull... Ils viennent ici pour les fruits
de mer. Bien des gens nous disent : "Nous autres,
les fruits de mer, on n'aimait pas ça". Ce n'est
pas qu'ils n'aimaient pas ça. C'est qu'ils ne savaient
pas comment les apprêter. »
Le
fils de Mme Chapdeleine, Jacky Poirier, travaille avec
elle depuis l'ouverture. Il s'occupe des clients et des achats.
Il est très fier de sa mère : « Ça
fait 30 ans que ma mère est chef cuisinière.
Elle est une des seules à avoir gagné deux Fourchettes
d'or sur trois aux Îles-de-la-Madeleine. Ça a
toujours été son plaisir, de faire la cuisine.
Pour elle, ce n'est même pas un métier. Même
quand elle travaillait pour les autres, elle faisait des heures
sans être rémunérée. À un
moment donné, on s'est dit "Pourquoi ne pas faire
ça pour nous?". Ça nous permet de faire
ce qu'on aime et de faire connaître en même temps
les Îles-de-la-Madeleine. C'est parti de là.
On a décidé de mettre ça sur pied. Elle
est retournée au cégep, âgée d'une
cinquantaine d'années. Elle ne veut pas qu'on dise
son âge, mais... [rires] elle est retournée au
cégep quelques mois pour faire son plan d'affaires
et bien démarrer son entreprise ».
La
recette préférée de Jacky? « Le
pot-en-pot aux palourdes! Des fois, on se gâte, on s'en
fait même deux la même semaine! »,
répond-il.
Le pot-en-pot, la spécialité
des îles
Le pot-en-pot, c'est le mets typique des
Îles-de-la-Madeleine. Mme Chapdeleine nous
explique en gros la recette : « La
base, ce sont des échalottes, des oignons, du
céleri, des carottes et des pommes de terre en
cubes. On fait mijoter ça à peu près
15 minutes. Après, on ajoute nos fruits
de mer pour faire notre petite sauce et on met ça
dans une pâte ».
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Où
Mme Chapdelaine prend-elle ses produits spécialisés?
« Les produits qu'on peut avoir des îles,
dit-elle, on les prend aux îles. Ceux qu'on
ne peut pas avoir aux îles, on les prend à Sept-Îles,
au Nouveau-Brunswick ou en Nouvelle-Écosse. »
L'entreprise
de Mme Chapdelaine lui procure beaucoup de satisfaction
personnelle : « On est dans le public.
On fait ce qu'on veut. Quand les clients viennent ici et qu'ils
sont contents, c'est encourageant. J'aime mieux ça
que la paye! ».
« Moi,
je m'envole vers les îles... » |
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