Claude
Gélinas, agronome, répond : « En
fait, ce que madame a acheté, c'est un jeune plant
de basilic. Dans notre jargon, on l'appelle un transplant.
Les transplants sont produits en serre, dans des petits
pots. Chaque fois qu'on arrose le plant, on lui donne un
petit peu d'engrais pour le fertiliser jusqu'à la
prochaine irrigation. Quand le plant quitte la serre pour
être amené au marché ou à l'épicerie,
il ne reçoit plus d'irrigation fertilisante. Il commence
alors à vivre sur ses réserves. »
« On peut voir qu'il y a beaucoup de jeunes plants
dans le pot. Si on conserve le basilic dans ce pot-là,
on va épuiser rapidement la motte, et les jeunes
plants vont commencer très rapidement à manquer
de nourriture. Ils vont alors vider leurs vieilles
feuilles. C'est pour cela que madame a des plants qui jaunissent
et qui tombent. Le plant vide ses vieilles feuilles pour
nourrir [celles] qui s'en viennent. Mais bientôt,
il n'y a plus suffisamment de réserves. Le plant
va arriver au bout du rouleau et dépérir. »
« Pour
le conserver, madame devrait le transplanter dans un plus
gros pot ou l'envoyer au jardin. Il peut être consommé
maintenant. Mais il faut se rappeler que c'est un plant
juvénile, un jeune plant. Il n'a pas encore développé
toutes ses huiles essentielles, tous les éléments
qui lui donnent sa pleine saveur. Madame devrait plutôt
acheter des bouquets frais, qui eux, sont cueillis sur des
plants matures pleins de saveur, et transplanter ses jeunes
plants au potager pour les faire mûrir. Elle pourra
ainsi obtenir, dans quelques mois, des plants qui vont donner
des bouquets frais avec toute la saveur recherchée
en cuisine. »