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2001 à juin 2004


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- Le tourisme reproductif -
Depuis mars 2004, il est interdit de rémunérer les donneurs de sperme et d’ovules au Canada, en vertu de la Loi sur la procréation assistée. Conséquence: il y a maintenant une pénurie de matériel reproductif au pays. De plus en plus de couples infertiles cherchent alors des donneurs à l’étranger. Comme l’a constaté l’équipe d’Enjeux, on assiste à la naissance du tourisme reproductif et à l'éclosion d’un marché noir.

Un voyage tout compris au Mexique

Pascal et Isabelle, avant leur départ pour le Mexique
Isabelle Drapeau et Pascal Thibault ont une fillette de cinq ans. Le couple désire avoir un autre enfant, mais Isabelle, à 34 ans, est en pré-ménopause. Pour devenir enceinte, elle a besoin des ovules d’une autre femme. À la clinique de fertilité OVO, à Montréal, la liste d’attente est longue pour un don d’ovules, et il faut patienter jusqu’à quatre ans. De plus en plus, la clinique réfère ses clientes à l’agence Élite IVF. Cette dernière se spécialise dans l’organisation de services de fécondation in vitro avec don d’ovules, et ce, dans le monde entier. L’agence Élite trouve rapidement une donneuse au Mexique pour le couple montréalais. Là-bas, il n’est pas difficile de recruter des donneuses d’ovules, parce qu’on les paie. Une femme peut toucher jusqu’à 2000 $ en échange de ses ovules. Cela représente, au Mexique, plusieurs mois de salaire.

L’équipe d’Enjeux accompagne Isabelle et Pascal dans leur voyage en terre mexicaine. C’est là-bas que se fera l’implantation, dans une des meilleures cliniques de fertilité du pays. Le couple séjourne dans un hôtel de luxe et le service de l’agence Élite est impeccable, incluant notamment une visite guidée des pyramides de Teotihuacán. Coût de l’aventure: environ 20 000 $, avec le risque qu’Isabelle ne tombe pas enceinte.

Trouver un donneur sur Internet

Alexandre et Isabelle, à la recherche d'un donneur de sperme
Alexandre Richard a appris, à 26 ans, qu’il était stérile. Dans le reportage, on le voit, avec sa conjointe, Isabelle Bouchard, magasiner sur Internet pour trouver un donneur de sperme.

La clinique de fertilité a conseillé à ce couple de Launaudière de consulter les sites de deux banques de sperme américaines. Avant 2004, 80 % du sperme utilisé au pays était canadien. Aujourd’hui, la majorité des dons de sperme provient des États-Unis, et un échantillon coûte en moyenne 500 $.

Alexandre et Isabelle finissent par trouver un donneur sur Internet, et ils commandent le sperme. En moins de deux jours, l’échantillon est livré à la clinique OVO, et la jeune femme subit l’insémination artificielle.

Pénurie = marché noir

Avant l’adoption de la Loi sur la procréation assistée, en 2004, on payait environ 50 $ pour un échantillon de sperme, et 3000 $ pour un don d’ovules. Aujourd’hui, au Canada, la rémunération en échange d’ovules ou de sperme est passible de 500 000 $ d’amende ou 10 ans de prison.

La situation va encore se corser pour les couples infertiles. D’ici 2008, avec l’entrée en vigueur graduelle de la Loi sur la procréation assistée, il ne sera plus possible d’importer du matériel reproductif pour lequel les gens ont été payés.

Selon Santé Canada, la balle est dans le camp des cliniques de fertilité: si celles-ci veulent offrir des services aux couples infertiles, elles devront mettre sur pied des programmes efficaces de recrutement de donneurs altruistes.

L’équipe d’Enjeux confirme qu’il existe bel et bien un marché noir d’ovules et de sperme au pays. Nous avons trouvé, notamment sur le web, des hommes qui vendent leur sperme, des femmes qui offrent leurs ovules et des couples à la recherche de donneurs. Nous avons aussi publié des annonces, en nous faisant passer pour une femme stérile en quête d’ovules. En moins de deux semaines, une vingtaine de jeunes femmes nous ont contactés. Comme vous le verrez dans le reportage, quatre d’entre elles ont même accepté de nous rencontrer. Le prix de leurs ovules : entre 2500 $ et 6000 $.

Le gouvernement du Québec veut faire invalider une grande partie de la fameuse loi. La cause est devant les tribunaux depuis près de trois ans. En attendant, les couples infertiles devront se tourner vers l’étranger ou vers le marché noir.



 [Un reportage de Madeleine Roy et Mireille Ledoux]

 [Deuxième partie]

 [Troisième partie]

Hyperliens
Procréation assistée
Section du site de Santé Canada

Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité

Association des couples infertiles du Québec

Fédération du Québec pour le planning des naissances

La reproduction humaine dans tous ses états
Dossier des Archives de Radio-Canada

Désir d'être parent
Reportage diffusé à Enjeux en janvier 2003

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