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- Les drogues du viol, mythe ou réalité? -
Les drogues du viol seraient en cause dans près de 15 % des agressions sexuelles rapportées au Québec. La plus connue est le GHB, une drogue illégale mais largement consommée à des fins récréatives. Elle est facile à fabriquer, ne coûte pas cher et lève les inhibitions sexuelles. Combinée à l’alcool, elle peut entraîner des symptômes plus graves dont la confusion, des problèmes de coordination motrice et l’amnésie. Cependant, une quarantaine de substances, certaines disponibles sur prescription, ont des effets semblables et sont aussi utilisées pour causer ce qu’on appelle la « soumission chimique ».

La détection de ces drogues dans le corps humain est difficile. Le temps que leurs effets se dissipent et que la victime puisse réagir, il est parfois trop tard.

Faute de preuve toxicologique, il est quasi impossible, pour les policiers, de résoudre de telles affaires. Dans ce reportage d’Enjeux, de jeunes femmes racontent ce qu’il leur est arrivé. Des policiers et une toxicologue donnent leur point de vue. Parmi les témoignages, celui d’une policière de Sherbrooke qui se bat contre l’impunité de tels crimes.

Les souvenirs d’Annick et d’Audrey

Annick est une jeune mère de famille qui étudie en droit. Elle est sûre d’avoir été droguée au cours d’une soirée dans un bar. Elle avait peu bu ce soir-là. Prise d’un malaise soudain, elle se rend à la salle de bain. Elle ne garde aucun souvenir précis de ce qui s’est passé dans la demi-heure qui a suivi. Mais des images lui reviennent: la porte de la cabine était ouverte, il y avait un homme, elle était incapable de bouger et de parler.

Annick et Audrey

Audrey vit dans les Maritimes. Cette mère de famille travaille dans un bar depuis deux ans. Un soir, elle quitte le bar peu avant minuit. Elle ne se sent pas bien. Elle n’a pourtant bu que quelques bières. Un collègue de travail offre de la reconduire chez elle. Sept heures plus tard, Audrey reprend ses esprits dans sa chambre. Elle ne garde aucun souvenir de ce qui s’est passé depuis qu’elle est montée dans la voiture de son collègue.

Audrey et Annick croient avoir été intoxiquées à leur insu par une drogue mêlée à leur boisson. Ce geste est un acte criminel au Canada. Un crime presque parfait, puisqu’il est rarement puni, comme vont le constater les deux jeunes femmes.

Les drogues du viol, pour un crime parfait

L’équipe d’Enjeux a visité le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec. On y fait environ 150 tests de dépistage des drogues du viol chaque année pour le compte des policiers de la province. Pour toutes sortes de raisons expliquées dans ce reportage, les chances d’y détecter des preuves de soumission chimique sont minces. Moins de 1 % des analyses sont positives.

Ces cas sont un vrai casse-tête pour les policiers. À l’absence de preuve toxicologique s’ajoutent des témoignages troués par l’amnésie.

Marie-Claude Lemay
Marie-Claude Lemay, enquêteuse à la Police de Sherbrooke, a décidé de prendre le taureau par les cornes, devant la recrudescence de plaintes d’agressions commises avec les drogues du viol. Elle a rouvert des enquêtes, closes par faute de preuve. En sachant où, quand et comment le crime a été perpétré, elle croit pouvoir bâtir une preuve d’actes similaires.

Pour recueillir de telles informations, la police sherbrookoise, en partenariat avec le Centre d’aide aux victimes d’agressions à caractère sexuel et le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, demande aux victimes de sortir de l’ombre. L’initiative permettra de dresser le premier portrait des drogues du viol au Québec d’ici deux ans. Comme vous le verrez dans ce reportage, cette initiative commence déjà à porter ses fruits, en permettant enfin d’identifier des suspects.

Un reportage de Sylvie Fournier et Yanic Lapointe



 [Le reportage de Sylvie Fournier et Yanic Lapointe]

 [La suite]

Hyperliens
Site du GRIP Montréal
Groupe de recherche et d'intervention psychosociale

Agressions sexuelles et drogues du viol
Document du comité Femmes et sécurité de la Petite-Patrie - disponible sur le site de NetFemmes

Project GHB
Site américain où on donne de l'information sur le GHB

The Roofie Foundation
Fondation britannique qui sensibilise la population aux agressions sexuelles commises en utilisant de la drogue

Soumission chimique: prise en charge toxicologique
Document de l'Association française de toxicologie analytique (SFTA)

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