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- Soins intensifs -
Les soins intensifs à Charles LeMoyne
Tout comme les urgences, les unités de soins intensifs de nos hôpitaux débordent. Faute de place, il faut refuser des gens gravement malades. Selon les intensivistes que nous avons rencontrés, de 10 à 20 % des patients ne réussissent pas à être admis aux soins intensifs, même si leur condition le requiert. Un problème commun à la plupart des hôpitaux québécois. La pénurie d’infirmières est grandement responsable de la crise aux soins intensifs. Il arrive parfois que des gens meurent. Des décès qui auraient pu être évités, selon les témoignages que nous avons recueillis. Trois hôpitaux ont accepté de nous ouvrir leurs portes: l’hôpital général juif, l’hôpital Charles LeMoyne et l’hôpital du Sacré-Cœur.

« Nous ne sommes pas là pour regarder la mort arriver »

Patrick Bellemarre
À l’hôpital du Sacré-Cœur, la pénurie d’infirmières a mené à la réduction de l’unité des soins intensifs. Au fil des ans, cette section a perdu près de la moitié de ses lits. D’un côté, l’unité est débordée et ne fournit pas à la demande. De l’autre, plusieurs lits bien équipés sont inoccupés, faute de personnel.

L’équipe d’Enjeux a notamment recueilli le témoignage percutant d’intensivistes de l’hôpital du Sacré-Cœur. Le Dr Patrick Bellemarre raconte que des patients meurent parfois, faute d’avoir accès aux soins intensifs: « Nous nous sentons comme des traîtres, et nous nous sentons trahis par le système. Clairement, nous ne sommes pas là pour regarder la mort arriver. Mais, en même temps, nous nous sentons impuissants. »

Un autre médecin, Pierre Marsolais, raconte qu’il est parfois obligé de faire partir trop tôt des malades fragiles, pour donner la place à des patients encore plus souffrants.

Le jeu du lit musical

Denny Laporta
Les médecins des soins intensifs passent de nombreuses heures à trier les patients qui seront admis dans leur unité. Ces malades arrivent de l’urgence ou viennent de subir une chirurgie majeure.

Ce temps précieux que les intensivistes dédient au triage n’est pas consacré à soigner les gens. Lors de notre passage à l’hôpital général juif, nous avons constaté cette réalité. Le Dr Denny Laporta, chef de l’unité des soins intensifs, a passé une bonne partie de son temps au téléphone à tenter désespérément de trouver des lits dans d’autres hôpitaux pour des gens parfois à l’article de la mort. Mais il n’y arrive pas. Partout ailleurs, le système est engorgé. Il doit donc annuler des chirurgies, puisqu’il n’a pas de place, aux soins intensifs, pour accueillir les malades après l’opération.

Henri Elbaz, directeur général de l’hôpital général juif, explique que, l’an dernier, les intensivistes de cet établissement ont dû refuser 300 demandes d’admission aux soins intensifs.

Quand une infirmière tombe malade

Claudette Noreau
Aux soins intensifs de l’hôpital Charles LeMoyne, l’absence d’une seule infirmière peut rompre l’équilibre fragile du système. C’est ce qui est arrivé lors de notre passage dans cet établissement. L’assistante supérieure immédiate, Claudette Noreau, a passé une bonne partie de la journée à chercher quelqu’un pour remplacer l’infirmière absente. Elle raconte qu’elle a eu de la chance, cette fois, de trouver une équipe volante. Sinon, elle aurait été obligée de demander à une infirmière du quart de nuit de rester pour la journée.

Il est difficile de recruter des infirmières pour les soins intensifs. Leur tâche est devenue de plus en plus complexe avec les années, les horaires sont difficiles et les compensations financières, minimes.

Quelles sont les solutions à la crise des soins intensifs? Qu’en disent ceux qui jonglent constamment avec des questions de vie ou de mort? Des questions soulevées dans ce reportage d’Enjeux.

Journaliste: Alain Gravel
Réalisateur: Jean-Luc Paquette
Journaliste à la recherche: Marie-Claude Pednault



 [Première partie du reportage]

 [Deuxième partie du reportage]

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