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Les Autochtones veulent être impliqués dans les discussions sur le plastique

Des déchets de plastique jonchent le sol.

Les leaders autochtones souhaitent travailler avec les gouvernements pour créer un environnement plus sain. (Photo d'archives)

Photo : iStock

La Presse canadienne

Les Autochtones ont un message pour les délégués réunis à Ottawa cette semaine afin de négocier un accord mondial sur les déchets plastiques : ne nous laissez pas de côté.

Janelle Nahmabin, conseillère de la communauté autochtone d'Aamjiwnaang, en Ontario, vit dans une région surnommée vallée chimique.

Cette communauté, située près de Sarnia, est voisine d'une usine chimique qui, selon les chercheurs, émet des niveaux élevés de benzène, une substance cancérigène.

Mme Nahmabin affirme que ses dirigeants souhaitent travailler en collaboration avec les gouvernements afin de créer un avenir plus sain pour tous.

Elle stipule que, comme tout le monde, les Autochtones ont droit à un environnement sain et que les négociations devraient inclure le devoir de prévenir l'exposition à des substances dangereuses.

Les exclure de la conversation ne fait qu'empirer les choses, a-t-elle déclaré en larmes mercredi aux côtés de plusieurs de ses pairs.

La Première Nation d'Aamjiwnaang est entourée d'installations industrielles et réclame depuis longtemps une surveillance et des mesures accrues pour améliorer la qualité de l'air.

Carrie Plain, une femme de 27 ans dont le frère est décédé d'une leucémie à 13 ans, a grandi à Aamjiwnaang.

Nous savons que ces usines (chimiques) causent des cancers, a dit Mme Plain, qui siège au conseil des jeunes de la communauté. Et pourtant, nous devons vivre avec ça.

Plus tôt ce mois-ci, la communauté a fait savoir que les données montraient des niveaux élevés de benzène.

La Première Nation a déclaré la semaine dernière que ses employés avaient commencé à se plaindre de vertiges, de nausées et de maux de tête - des signes révélateurs d'une exposition au produit chimique.

Les émissions de l'usine INEOS Styrolution en question

Le bureau de la nation Aamjiwnaang se trouve en bas de la rue d'une usine INEOS Styrolution, qui produit du styrène destiné à la fabrication de plastique.

Il a fermé ses portes afin que le personnel puisse rester à l'écart. Parallèlement, les parents ont été invités à fermer les fenêtres de leur maison pour empêcher l'air d'entrer. Les enfants doivent rester à l'écart du terrain de baseball de la communauté.

Le ministère de l'Environnement de l'Ontario a délivré une ordonnance de conformité à l'entreprise propriétaire de l'usine. Elle doit élaborer un plan d'ici le 26 avril pour prévenir, réduire et éliminer les rejets de benzène dans les eaux usées.

La compagnie doit également mettre des procédures en place pour informer le public lorsque les concentrations de benzène dans l'air dépassent certains seuils d'ici le 3 mai, et prendre des mesures pour prévenir, diminuer et éliminer les autres sources de rejets de benzène d'ici le 17 mai.

INEOS Styrolution a fermé ses installations de Sarnia pour la semaine et n'a pas immédiatement répondu à une demande d'entrevue.

Même si nous avons envoyé l'ordonnance, qui est la première étape pour résoudre le problème, nous serons toujours là s'il faut introduire des mesures, a assuré mercredi la ministre provinciale de l'Environnement, Andrea Khanjin.

Nous devons nous assurer que l'entreprise en question est responsable.

Pour les résidents, les volutes de fumée, les alarmes signalant des niveaux élevés de pollution chimique, les évacuations et les déversements sont presque devenus monnaie courante, a confié Mme Nahmabin, mais chaque crise semble pire que la précédente.

J'ai grandi en tant qu'enfant essayant d'arrêter le développement et arrêter l'industrie, a-t-elle affirmé en entrevue. C'est comme ça que j'ai grandi et, malheureusement, je dois élever mes enfants de la même manière.

Clear Air Sarnia and Area qualifie respectivement les niveaux de dioxyde de soufre et de benzène de faibles et modérés, plus d'une semaine après avoir sonné l'alarme.

Des négociateurs de partout à travers le monde travaillent à Ottawa sur un accord mondial qui viserait à mettre fin aux déchets plastiques d'ici 2040. Mme Nahmabin souhaite que les membres des Premières Nations soient au premier plan des négociations.

Nous sommes un peu en retard dans la mesure où c'est la quatrième réunion. Cela aurait été formidable si des efforts avaient été faits pour nous inclure dès le début, a-t-elle déclaré.

Le ministre fédéral de l'Environnement, Steven Guilbeault, a dit mardi que le traité ne serait pas assez ambitieux s'il n'incluait pas certaines limites à la production de plastique.

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