Le gros lot record de 8 M$ d’une loterie communautaire fait tourner les têtes au N.-B.
Des milliers de billets sont versés dans la piscine avant le tirage. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
Dans le nord du Nouveau-Brunswick, ils sont des milliers à se ruer vers les billets de la chasse à l'as du club de VTT Chaleur de Petit-Rocher, qui mettra en jeu mardi soir un gros lot record de 8 millions de dollars.
Des acheteurs de partout dans les Maritimes, et même du Québec, se ruent dans les différents points de vente étalés dans la Péninsule acadienne, dans la région Chaleur et dans le Restigouche pour se procurer des billets, des fois à coup de plusieurs centaines de dollars.
Stéphane Proulx, de la région de l'Aldouane, espère que son billet de la Chasse à l'as du Club VTT Chaleur de Petit-Rocher lui rapportera le gros lot de 8 millions $.
Photo : Radio-Canada / Michèle Brideau
Le lundi, c’est l’enfer. On a du monde toute la journée
, admet Joanne Chiasson, de l’épicerie Pointe-Rocheuse de Caraquet, dans la Péninsule acadienne, un des points de vente les plus populaires.
Un jeu de hasard qui fait fureur
Née dans les Maritimes, la loterie de type chasse à l’as est un jeu de hasard qui fait fureur au Nouveau-Brunswick, particulièrement lorsque le gros lot atteint une somme importante.
Au Dépanneur C.M. de Tracadie, des boîtes pleines de billets de la Chasse à l'as du Club VTT Chaleur de Petit-Rocher ont été remplies cette semaine.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Pour décrocher ce gros lot, il faut être doublement chanceux. Il faut détenir le billet gagnant et ensuite piger l'as de la couleur choisie par les organisateurs, dans un paquet de cartes à jouer, réduit au fil des semaines si le gros lot n'est pas remporté.
Ce type de loterie sert de source de financement à de nombreux organismes communautaires, qui empochent 50 % des ventes chaque semaine. L’autre 50 % est réparti comme suit : 30 % servent à faire grossir le gros lot et 20 % servent de prix de consolation si le gagnant ne pige pas l'as de cœur.
Donc, plus l'as de cœur se fait discret, plus le gros lot est important et plus les gens se ruent vers les commerces pour acheter des billets.
Ce principe a permis à quelques organismes locaux d’amasser des millions de dollars pour leurs projets d’infrastructures et communautaires sans avoir besoin d’attendre des subventions gouvernementales.
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Peu de loteries millionnaires
Mais ne devient pas millionnaire qui veut avec cette loterie. Depuis 2014, six des quelque 734 permis accordés par le ministère de la Sécurité publique et de la Justice du Nouveau-Brunswick, soit moins de 0,85 %, ont franchi le million de dollars pour ce qui est du gros lot.
Les points de vente de la Chasse à l'as du Club VTT Chaleur de Petit-Rocher sont envahis d'acheteurs attirés par le gros lot record de 8 millions $.
Photo : Radio-Canada / Michèle Brideau
La première loterie au gros lot de plus d'un million de dollars a eu lieu en 2016 à Dalhousie, dans la région du Restigouche, dans le nord du Nouveau-Brunswick. Le gros lot avait alors atteint 1,3 million de dollars. Avant celle de Petit-Rocher, le record appartenait à la loterie du Comité du pont d’Inkerman, dans la Péninsule acadienne, avec un gros lot de 4 millions $ en 2018, suivi de près de celle de la paroisse de Lamèque, aussi dans la Péninsule acadienne, à 3,9 millions $ en 2017.
Bénévole à la paroisse de Lamèque, Jackie Plourde se souvient de l’euphorie à l'époque.
C’était grandiose. La rue était bloquée tellement il y avait des gens qui venaient. L’économie du coin en a profité, même à Shippagan. Nous ne remercierons jamais assez le ciel pour ça
, se souvient-elle.
Au Québec, le cadre juridique ne permettait pas ce genre de loterie jusqu’en 2022. Depuis, certaines communautés ont lancé leur propre chasse à l’as, dont la Fondation santé Jonquière, au Saguenay. L’as de cœur a été déniché au neuvième tirage.
Les règles du jeu ont changé
Au Nouveau-Brunswick, la gestion de cette loterie demande de plus en plus de surveillance à mesure que le gros lot augmente. Les organismes doivent suivre à la lettre les règlements du ministère de la Sécurité publique et de la Justice.
Devant la popularité de ces loteries, le ministère a changé les règles du jeu. Auparavant, il suffisait d'avoir un numéro sur le billet. Maintenant, chaque billet doit contenir le nom et le numéro de téléphone de son acheteur.
Diane Chiasson se prépare à placer des billets de loterie de la chasse à l'as dans le bac.
Photo : Radio-Canada / Michèle Brideau
Chaque tirage est scruté à la loupe avec la présence d’un inspecteur attitré par le ministère, mais cela n’empêche pas qu’une erreur puisse se faufiler. Récemment, les organisateurs de la chasse à l’as de Petit-Rocher se sont trompés de prénom en lisant le billet gagnant.
En juillet 2018, le gros lot de 1,2 million $ d’une chasse à l’as en Nouvelle-Écosse a même causé une dispute familiale qui a fait les manchettes.
