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L’ex-patron du lobby américain des armes NRA jugé coupable de corruption

Wayne LaPierre parle sur un fond rouge.

Wayne LaPierre a annoncé sa démission comme directeur de la NRA trois jours avant son procès au début de janvier. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Michael Wyke

Agence France-Presse

L'ancien patron de la National Rifle Association (NRA) Wayne LaPierre, qui avait démissionné en janvier de ce très influent lobby des armes sur le système politique américain, a été jugé coupable de mauvaise gestion et de corruption vendredi par la justice civile de New York.

Ce verdict d'un jury d'un tribunal civil new-yorkais, révélé par la presse judiciaire américaine et ensuite confirmé par la procureure générale de l'État de New York, Letitia James, s'accompagne pour M. LaPierre d'une réparation financière de plus de 4,3 millions de dollars américains.

Au total, Wayne LaPierre et un cadre supérieur de la NRA doivent payer 6,35 millions de dollars pour avoir abusé du système et violé nos lois, a confirmé sur X Mme James, plus haute magistrate de l'État de New York.

C'est une victoire majeure, s'est félicitée la procureure qui vient de faire condamner le 16 février, par un tribunal civil à New York, l'ancien président Donald Trump à une amende d'au moins 355 millions de dollars américains avant intérêts pour fraudes financières au sein de son empire immobilier Trump Organization.

Un style de vie coûteux

D'après la chaîne de télévision ABC, le jury au procès a déterminé que M. LaPierre, l'ancien dirigeant de la NRA, avait coûté par sa mauvaise gestion quelque 5,4 millions de dollars américains à son organisation.

Il a toutefois déjà remboursé un million.

À New York, on ne peut pas s'en tirer avec la corruption et l'appât du gain, même si on pense se sentir puissant et influent. Tout le monde, même la NRA et Wayne LaPierre, doivent jouer selon les mêmes règles, a martelé Mme James, magistrate afro-américaine élue du Parti démocrate qui traque la corruption d'élus et d'entreprises dans son État de 20 millions d'habitants, dont près de neuf millions dans la mégapole de New York.

Mme James avait lancé une action au civil en août 2020 et enquêté pendant près d'un an et demi.

La procureure Letitia James donne une entrevue.

La procureure Letitia James a fait condamner Donald Trump et Wayne LaPierre tour à tour pour fraude et corruption. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / Bonnie Biess

M. LaPierre était poursuivi pour des dépenses personnelles somptuaires réglées par la NRA et autres abus de biens sociaux, notamment des voyages en avion et des séjours sur des yachts.

M. LaPierre et la NRA ont nié toutes les accusations.

Trois jours avant son procès au début de janvier, ce dirigeant de 74 ans avait annoncé sa démission de la tête de la NRA au 31 janvier, après trois décennies comme chef d'une organisation de cinq millions de membres exerçant une très forte influence sur des élus du Congrès et sur la politique américaine.

L'association vieille de 150 ans, censée être sans but lucratif, est enregistrée à New York et s'était déclarée en faillite en 2021. Cette procédure avait toutefois échoué.

Un lobby puissant

C'est sous la houlette de M. LaPierre que le lobby est devenu extrêmement actif auprès de responsables politiques qu'il finance ou qu'il note défavorablement, parvenant à bloquer au Congrès les propositions de loi considérées comme limitant le droit constitutionnel de posséder et de porter une arme à feu.

La NRA a par exemple versé des dizaines de millions de dollars pour la campagne victorieuse de Donald Trump en 2016.

 Donald Trump devant un logo de la NRA.

L'ancien président Donald Trump soutient activement la NRA et considère qu'il faut autoriser le port d'armes à feu pour « lutter contre le mal ». (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Michael Wyke

Les États-Unis comptent davantage d'armes individuelles que d'habitants : un adulte sur trois possède au moins une arme et près d'un adulte sur deux vit dans un foyer dans lequel se trouve une arme.

La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux États-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés.

Environ 49 000 personnes sont mortes par balle en 2021, contre 45 000 en 2020, qui était déjà une année record.

Cela représente plus de 130 décès par jour, dont plus de la moitié sont des suicides.

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