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Hausse des tarifs : la ceinture des Néo-Brunswickois ne se desserrera pas ce printemps

La facture d’électricité va augmenter de 9,8 % dans deux semaines, a annoncé Énergie NB.

Un homme photographié de dos met un billet de 5 $ dans la poche arrière de son jean.

Des consommateurs disent qu'ils n'ont plus beaucoup d'argent dans leurs poches et qu'ils doivent se serrer la ceinture.

Photo : Getty Images / sockagphoto

Radio-Canada

Au Nouveau-Brunswick, la facture des clients résidentiels d’Énergie NB va augmenter de 9,8 % le 1er avril.

La hausse prévue du prix du carbone — et dont les premiers ministres des provinces de l’Atlantique ne veulent pas cette année — entrera elle aussi en vigueur dans deux semaines et devrait faire monter le prix du litre d’essence de 0,03 $.

Des citoyens croisés samedi à Moncton sont exaspérés par les hausses de tarifs qui s’empilent.

Céline Poitras pose pour une photo dans l'entrée d'une épicerie.

Céline Poitras

Photo : Radio-Canada / Babatundé Lawani

Céline Poitras s'emporte contre le gouvernement du Nouveau-Brunswick, qu’elle juge responsable de ne pas alléger les tourments des consommateurs.

C'est insensé aujourd'hui d'avoir un gouvernement qui n'aide pas les gens alors qu'on a un surplus budgétaire qui est phénoménal, lance-t-elle.

Je me demande comment les gens vont faire pour pouvoir arriver, dit-elle. Les gens travaillent [mais] doivent quand même aller aux banques alimentaires, doivent avoir deux ou trois emplois.

C'est les enfants et les personnes âgées qui vont sûrement payer le prix.

Une citation de Céline Poitras

Jeanne Chiasson, de Moncton, n’est pas enchantée par la hausse des tarifs d’électricité annoncée par Énergie NB. Il faut composer avec, on n'a pas tellement de choix, souligne-t-elle. Il faut couper là où on peut, y a pas tellement d'autres solutions.

Une femme sourit et pose pour une photo dans l'entrée d'une épicerie.

Jeanne Chiasson

Photo : Radio-Canada / Babatundé Lawani

En revanche, la hausse du prix du carbone ne la dérange pas.

Pour ce qui est de la taxe carbone, il y a quand même une compensation qu'on va recevoir, alors moi, je calcule que c'est kif-kif.

Une citation de Jeanne Chiasson

Cette compensation est la Remise canadienne sur le carbone. Il s'agit d'un montant non imposable versé quatre fois par année aux Canadiens pour contrer la tarification fédérale de la pollution.

Le 15 avril prochain, les couples sans enfant du Nouveau-Brunswick vont recevoir 144,50 $ et une personne seule touchera 95 $ (Nouvelle fenêtre). Une somme de 23,75 $ s’ajoute pour chaque enfant de moins de 19 ans. Ceux qui vivent en milieu rural vont avoir un supplément de 20 %.

La chasse aux bas prix

Un homme vêtu d'un chandail Adidas est dehors dans un stationnement.

Raed Bouafoura

Photo : Radio-Canada / Babatundé Lawani

La situation a changé radicalement en seulement quelques années et est devenue un fardeau sur les épaules des consommateurs, déclare Raed Bouafoura.

Le poulet, maintenant, c'est devenu un plat de luxe. C'est bizarre.

Une citation de Raed Bouafoura, résident de Moncton

Au début, quand je suis venu ici, au Canada [en 2019], j'achetais tous mes trucs au même endroit. Je ne pensais pas trop, c’était pas cher en ce temps-là. Je vais au Walmart, je m'achète tout ce dont j'ai besoin, a-t-il expliqué. Mais là, on va galérer. On va chercher à quel endroit tu vas acheter ce produit, l'autre produit, tu vas chercher là où il y a le prix qui est vraiment le plus bas, tu vas chercher les promotions.

Un homme pose pour une photo dans le stationnement d'un marché de fruits et légumes.

Jean Roland Kaouahi

Photo : Radio-Canada / Babatundé Lawani

L'épargne des citoyens écope, car il est difficile de mettre de l’argent de côté, fait observer Jean-Roland Kaouahi. On essaie de voir un peu dans tous les commerces pour voir si on peut trouver les bons prix, dit-il.

Cette solution est en effet celle que beaucoup adoptent, confirme Jean-Michel Latulippe, un professeur de marketing à l’Université de Moncton qui se spécialise dans le comportement des consommateurs.

Les consommateurs, dit-il, vont opter beaucoup plus pour les marques maison des épiceries, généralement beaucoup moins chères.

Ces mêmes épiceries sont en retour avides de vendre leurs marques aux clients. Elles adaptent leur marketing en conséquence. On ne met plus en avant les caractéristiques des produits en tant que telles, mais bien les produits au plus bas prix possible.

Un homme gesticule en parlant, debout dehors devant un banc public.

Jean-Michel Latulippe, professeur de marketing de l’Université de Moncton, en entrevue sur le campus de Moncton, samedi.

Photo : Radio-Canada / Babatundé Lawani

La hausse des tarifs d’électricité au Nouveau-Brunswick arrive à un moment où l’inflation continue de baisser au Canada. Elle est passée de 3,4 % en décembre à 2,9 % en février. À l’été 2022, elle se chiffrait à plus de 8 %, son plus haut niveau en 39 ans.

Ça se calme au niveau de l’inflation, a dit M. Latulippe lors d’une entrevue samedi.

Néanmoins, les consommateurs ne sont pas près de desserrer leur ceinture. Le budget des loisirs est toujours le premier qui est amputé, souligne-t-il.

D’après le reportage de Babatundé Lawani

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