Nouvelle année, nouveau malheureux record pour les paniers du printemps
Près de 1500 familles sherbrookoises sont reparties avec un panier de denrées samedi.
Photo : Radio-Canada / Pierrick Pichette
Encore une fois cette année, à l'occasion de ses paniers du printemps, la Fondation Rock-Guertin de Sherbrooke a redistribué un nombre record de paniers de denrées aux personnes dans le besoin qui en ont fait la demande.
Précisément, près de 1500 inscriptions ont été enregistrées en vue de cette campagne. Dès 8 h samedi matin, la distribution a commencé. En quatre heures à peine, toutes les personnes inscrites avaient reçu leurs boîtes de denrées.
Malheureusement, on est à notre plus gros événement des paniers du printemps. Ça équivaut à ceux de l'espoir du temps des Fêtes. On va donc servir plus de 1500 foyers. C'est 335 000 $ qui sont réinvestis dans la communauté en alimentation, en achat de denrées
, a affirmé la directrice générale de la Fondation Rock-Guertin, Solange Rodrigue.
Les gens ont donné pour qu'on mette ça dans les paniers, que ça puisse retourner dans les foyers.
Les paniers ont été distribués dans les locaux de la Fondation Rock-Guertin samedi matin.
Photo : Radio-Canada / Pierrick Pichette
Lindsay Nuttall fait partie de ceux qui ont reçu ce précieux coup de pouce de la part de l'organisme. C'est avec le sourire et remplie de reconnaissance qu'elle est passée devant les locaux de la Fondation Rock-Guertin samedi matin.
Même s'il pleut, c'est une belle journée, puis c'est vraiment bien. [...] Ce sont des temps très durs avec les loyers qui ont augmenté, la bouffe. Ça aide beaucoup.
Les paniers contiennent une grande variété de denrées, dont plusieurs produits locaux.
Photo : Radio-Canada / Pierrick Pichette
Les footballeurs du Vert & Or investis
Sur place, le cœur de tout le monde était à la fête. Pour les bénévoles, il n'était pas question de faire sentir aux bénéficiaires qu'ils étaient dans une situation précaire.
Les gens viennent ici chercher de la nourriture, ils n'ont pas les meilleures conditions de vie nécessairement. Ajouter un bonheur dans leur journée et avoir du fun en le faisant, ça amène de la belle énergie, ça met un sourire dans la face des gens
, a raconté un bénévole membre de l'équipe de football du Vert et Or de l'Université de Sherbrooke, Hugo Lacroix.
Les joueurs du Vert & Or ont joint l'utile à l'agréable en transformant la distribution de sacs de patates en entraînement de football!
Photo : Radio-Canada / Pierrick Pichette
S'impliquer en famille
Emma Meilleur est une autre des bénévoles qui se sont impliqués dans la distribution. Elle n'était cependant pas seule de son camp pour le faire. Son père et sa mère ont accepté de l'accompagner pour transformer cette expérience de bénévolat en activité familiale.
Je suis contente d'être avec mes parents. Ça aurait été plus difficile d'être seule ici! Il y a une très belle ambiance, c'est amusant d'être ici.
J'aime beaucoup voir le sourire des gens quand on les laisse partir avec toute leur belle nourriture.
Emma Meilleur en compagnie de son père, Charles.
Photo : Radio-Canada / Éric Carbonneau
L'efficacité au cœur des priorités
Pour répondre à une demande qui grandit année après année, les artisans de la campagne des paniers du printemps ont dû se creuser les méninges. Ainsi, cette année, un système de roulement maximisé a permis à neuf automobilistes à la fois de recevoir leur boîte de denrées. Selon la directrice générale de la Fondation Rock-Guertin, un tel changement s'imposait dans le contexte économique actuel.
L'équipe de bénévoles était bien rodée samedi matin.
Photo : Radio-Canada / Pierrick Pichette
Si on veut garder un événement qui va durer une demi-journée, soit de 8 h à 12 h, il faut réfléchir à des façons de pouvoir faire plus de paniers dans la même heure. On est assez satisfaits de nous aujourd'hui, ça fonctionne bien et on est contents
, a indiqué Solange Rodrigue.
La file est super longue, mais ils sont tellement bien organisés! Ça roule, ça n'a pas de bon sens!
Ces records sans cesse battus témoignent d'ailleurs d'une détresse économique qui ne s'essouffle pas. Michèle Goyette, codirectrice de l'organisme Solutions Budget Plus de Sherbrooke, le constate.
Se mettre en retard dans un loyer, c'est problématique, ça peut être difficile à rattraper. Il y a donc des coupures qui sont malheureusement faites dans l'alimentation. C'est trop facile, concrètement, d'aller chercher [de l'argent] là, donc les gens vont se priver sur le plan de l'alimentation ou d'autres comptes de base essentiels comme l'électricité. Parfois même, certains vont retarder l'achat de leurs médicaments.
Même si cette situation n'a rien de positif, les membres de la Fondation Rock-Guertin tenaient à ce que la campagne des paniers du printemps serve davantage à célébrer la solidarité sociale qu'à pleurer la misère des plus démunis.
C'est ça qu'on veut garder, cette légèreté-là. Il ne faut pas que ce soit gênant de demander de l'aide!
Les gens qui viennent chercher leur panier sont contents de pouvoir avoir de l'aide, d'avoir notre soutien. Puis, les gens qui donnent, qui font le bénévolat, sont contents de redonner. Je pense que ces deux actions-là mises ensemble peuvent juste faire du bonheur
, a conclu Solange Rodrigue.
