Trois mesures pour l’accès aux soins en santé mentale au centre-ville de Montréal

Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a procédé lundi matin à l'inauguration de trois mesures pour améliorer l'accès aux soins en santé mentale au centre-ville de Montréal.

Les trois nouvelles initiatives, l'Unité d'intervention brève en psychiatrie (UIBP), l'hospitalisation psychiatrique à domicile et l'Équipe d'accompagnement bref dans la communauté (ABC) visent à diminuer le recours à l'hospitalisation des personnes qui ont besoin d'un accompagnement spécialisé en santé mentale.

On parle de gens qui ont des crises suicidaires, des troubles d'adaptation, qui ont des dépressions majeures, mais dont on peut éviter un séjour interne, a expliqué Stéphane Proulx, chef de l'unité d'urgences psychiatriques de l'Hôpital Notre-Dame, où avait lieu l'annonce.

Des personnes qui font des intoxications aiguës, qui ont des symptômes psychotiques, qui reviennent suite à un arrêt de la médication, mais qu'on pourrait régler plus facilement dans un contexte d'hospitalisation brève et d'intervention de crises, a ajouté le médecin psychiatre.

À l'Hôpital Notre-Dame, on dessert une population qui est en difficulté socioéconomique, a expliqué le Dr Proulx en énumérant de nombreux problèmes qui ont changé la ville et les urgences dans les dernières années, dont la toxicomanie causée par les opiacés et les stimulants comme les amphétamines et le crystal meth.

Les trois mesures annoncées lundi ne pourront pas tout embrasser cette problématique, mais c'est une partie de la réponse et il reste beaucoup à faire, a ajouté le chef de l'unité d'urgences psychiatriques de l'Hôpital Notre-Dame.

Hospitalisation psychiatrique à domicile

Le traitement intensif bref à domicile (TIBD) permet aux personnes présentant un épisode aigu qui découle d'un trouble mental et qui nécessite une hospitalisation de recevoir des soins à la maison de jour et de soir, sept jours sur sept.

L'Équipe d'accompagnement bref en santé mentale dans la communauté (ABC)

Depuis l'automne, cette équipe, composée de travailleurs sociaux, d'ergothérapeutes et d'une infirmière, fournit des services à des personnes en situation de crise qui se présentent à l'urgence.

Les services sont offerts principalement dans le milieu de vie de la personne, dans un maximum de 24 à 48 heures.

L'Unité d'intervention brève en psychiatrie (UIBP)

Ces services s'adressent aux personnes qui se rendent à l'urgence pour des situations de crise en santé mentale et pour lesquelles un court séjour dans un milieu sécuritaire, offrant une surveillance 24 heures sur 24, est requis pour résorber la crise et permettre un retour dans le milieu de vie avec les services appropriés.

L' équipe d'intervention d'environ dix personnes est composée de psychiatres, d'infirmières, de travailleurs sociaux, de préposés aux bénéficiaires et de pharmaciens.

Libérer des lits

Le déploiement d'alternatives à l'hospitalisation est une des mesures phares de notre Plan d'action en santé mentale et permet de rapprocher les soins des gens, de favoriser le maintien ou un retour rapide de la personne dans son milieu de vie, tout en prévenant les hospitalisations, a indiqué le ministre Carmant.

Selon lui, les mesures annoncées lundi, qui ont été mises en place il y a quelques mois, représentent plusieurs étages de psychiatrie qui se sont libérés et c'est ça qui est important pour nous.

L'Hôpital Notre-Dame, qui fait partie du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, est l'un des sites pilotes en déploiement dans la province pour ces trois nouvelles mesures.

Ce qui m'épate le plus, ce qui me rend le plus optimiste, c'est de voir la réponse positive des patients et de leurs familles, la réponse positive des équipes et la réponse positive des médecins. Parce que si on m'avait dit il y a cinq ou six ans qu'on aurait de la psychiatrie qui irait dans les domiciles dans toutes les régions du Québec, je n'y aurais pas cru.

Les trois mesures inaugurées découlent du Plan d'action interministériel en santé mentale 2022-2026 (PAISM) d'un milliard de dollars annoncé il y a deux ans par le gouvernement Legault.