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« Pleins de m... » : une assemblée de parlementaires tiendra une réunion extraordinaire

Francis Drouin en mêlée de presse.

Le député libéral Francis Drouin s'est excusé sur la forme, mais pas sur le fond, après avoir tenu des propos désobligeants envers deux témoins militant pour la protection du français au Québec, lundi. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

La Presse canadienne

Le député libéral fédéral franco-ontarien Francis Drouin n'est pas au bout de ses peines. Les appels à sa démission de son poste de président de la section canadienne de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) se transposeront directement dans les instances de l'organisation, dont une assemblée générale extraordinaire a été convoquée pour discuter de la question.

On va déposer une motion qui va demander que les membres se prononcent sur la démission de M. Drouin, a confirmé vendredi à La Presse canadienne le député bloquiste René Villemure, l'un des deux vice-présidents de la branche canadienne de l'organisation parlementaire.

M. Villemure, qui a signé avec 16 autres collègues du Bloc québécois une lettre demandant la réunion, juge que le dossier ne s'est pas clos avec les excuses présentées jeudi avec une immense réticence par M. Drouin pour avoir qualifié de « pleins de marde » et d'« extrémistes » deux témoins qui militent pour la protection du français au Québec.

Trois jours plus tôt, les deux témoins, un chercheur indépendant et un professeur de cégep, avaient expliqué, en s'appuyant sur des données de Statistique Canada, que lorsqu'un francophone ou un allophone fréquente une université ou un cégep anglophone, cela augmente significativement la probabilité de mener sa vie en anglais.

Inacceptable, point à la ligne

Lors de cette réunion houleuse du comité permanent des langues officielles, le député Drouin avait lancé les paroles controversées après leur avoir demandé s'ils croient sincèrement que le gros problème de l'anglicisation au Québec c'est McGill et le collège Dawson.

Or, M. Drouin a beau s'excuser de ne pas avoir offert aux témoins un environnement respectueux en ce qui concerne les paroles prononcées, le fond de sa pensée n'en demeure pas moindre puisqu'il continue de nier les faits et de banaliser le sort de la francophonie, plaide M. Villemure.

Le député bloquiste juge cela inacceptable, point à la ligne pour celui qu'il décrit comme le premier diplomate élu du Canada en matière de francophonie. M. Drouin occupe non seulement la présidence du chapitre canadien de l'APF, mais il est également président de l'organisation à l'échelle internationale.

Après avoir présenté ses excuses, le député Drouin a déclaré aux journalistes : J'ai dit tout ce que j'avais à dire, lorsqu'il s'est fait demander s'il entendait démissionner de ses postes de président.

M. Villemure, député de Trois-Rivières, s'est dit « étonné » d'en arriver à demander un vote et implore son collègue d'accepter le seul verdict qui s'impose en quittant par lui-même.

C'est mieux que de se faire démettre.

Une citation de René Villemure, vice-président de l'APF
Monsieur Villemure, debout à la Chambre des communes.

Le député de Trois-Rivières, René Villemure. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Pour le moment, les chefs du Bloc québécois et du Parti conservateur du Canada, Yves-François Blanchet et Pierre Poilievre, ont pris la parole à la Chambre pour demander que M. Drouin démissionne de ses fonctions à l'APF, mais le premier ministre Justin Trudeau et ses ministres continuent de le défendre bec et ongles en notant que leur collègue s'est excusé.

Dans une déclaration écrite, la porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière de langues officielles, Niki Ashton, a indiqué vendredi qu'elle voit mal comment M. Drouin pourra rester président de l'APF après avoir manqué de respect et traité des témoins comme ça.

L'opposition majoritaire à l'APF... pour l'instant

Les statuts de la section canadienne de l'APF précisent que tout sénateur ou député peut en être membre. Il n'est pas requis qu'ils parlent français.

La page du Parlement du Canada consacrée à l'organisation révèle qu'elle comptait 88 membres vendredi matin. Un calcul mené par La Presse canadienne révèle que 53,4 % des membres sont des bloquistes, des conservateurs ou des néo-démocrates.

Des parlementaires peuvent devenir membres jusqu'à sept jours avant la réunion. M. Villemure a d'ailleurs noté que cinq membres se sont ajoutés depuis le début de la semaine.

L'avis de convocation, qui a été transmis jeudi soir en français, mais aussi en anglais, précise que la réunion doit se tenir le jeudi 23 mai, à 18 h 30.

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