La Défense canadienne fraudée de 159 millions
Prenez note que cet article publié en 2004 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement canadien réclame le remboursement de 159,5 millions de dollars payés par la Défense à la compagnie Hewlett-Packard pour des services qui n'auraient jamais été rendus.
Le gouvernement fédéral exige du géant de l'informatique Hewlett-Packard le remboursement de 159,5 millions de dollars reçus en contrats du ministère de la Défense canadienne entre 2000 et 2003. Le gouvernement croit que la Défense aurait été victime d'une vaste fraude. De son côté, la multinationale américaine refuse catégoriquement de rembourser le gouvernement canadien.
Des services payés mais jamais rendus
Dans cette histoire de fraude, le litige tourne autour de services que la Défense canadienne aurait payés et qui n'auraient jamais été rendus par des sous-contractants de Hewlett-Packard. Des enquêtes de la GRC et de la vérificatrice générale seraient en cours pour éclaircir toute cette affaire.
Toute l'histoire a commencé en l'an 2000, lorsque la Défense a demandé à la compagnie Hewlett-Packard de payer les factures soumises par six de ses sous-contractants, sans savoir la nature du travail que le ministère de la Défense qualifiait de secret, à l'époque. Or, au moins une de ces compagnies a admis n'avoir jamais effectué le travail pour lequel elle a été payée par l'entremise de Hewlett-Packard. Un employé de la Défense a d'ailleurs été congédié relativement à cette affaire. Certaines sources indiquent que cette personne vivrait maintenant à Turk et Caïcos, dans les Caraïbes.
Hewlett-Packard n'entend pas payer cette somme
Lundi, le gouvernement fédéral a exigé de Hewlett-Packard qu'elle rembourse les 159 millions ou qu'elle démontre que le travail a été fait. Le gouvernement du Canada exige également du géant informatique américain qu'il présente des preuves pour la réalisation de 366 millions de dollars de contrats qui lui ont été octroyés depuis 1991. Pour sa part, Hewlett-Packard se défend en alléguant que la compagnie a été exposée à des activités frauduleuses à son insu et que par conséquent, ce n'est pas à elle de rembourser le gouvernement canadien.
Le reportage de Daniel Lessard