L'invitation au «beau risque» tombe à plat
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les conservateurs ne sont pas chauds à l'idée de relancer les négociations constitutionnelles, lancée en fin de semaine par le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont.
À Ottawa, les conservateurs ont accueilli plutôt tièdement l'invitation au « beau risque » lancée en fin de semaine par le chef de l'Action démocratique du Québec. Mario Dumont a déclaré que la volonté du gouvernement de Stephen Harper de pratiquer un fédéralisme d'ouverture créait une conjoncture favorable pour rouvrir les négociations constitutionnelles.
« Il n'y a rien que j'aimerais plus que de voir le Québec signer la Constitution comme on l'a tant souhaité, mais je crois que le fruit n'est pas mûr pour avoir des négociations constitutionnelles formelles », a indiqué Jean-Pierre Blackburn, ministre fédéral du Travail.
Le gouvernement conservateur préfère procéder dossier par dossier, comme il l'a fait avec l'entente sur la présence du Québec à l'UNESCO conclue vendredi dernier avec le gouvernement Charest. Un événement que les troupes de Stephen Harper ne manquent pas de célébrer.
Le ministre Lawrence Cannon a rapporté les commentaires positifs que les ex-ministres péquistes Louise Beaudoin et Claude Morin ont faits au sujet de l'entente. « Alors ils peuvent bien rire, M. le président, mais voilà, on semble voir la désintégration du mouvement souverainiste », a dit le ministre Cannon à l'intention des députés bloquistes lors de la période des questions à la Chambre des communes.
De son côté, le premier ministre Stephen Harper ne s'est pas étendu longuement lorsqu'il a été questionné sur l'idée de Mario Dumont de relancer les négociations constitutionnelles. Il s'est limité à dire que le « nouveau beau risque » ferait l'objet d'un débat lors de la prochaine campagne électorale provinciale au Québec.
André Boisclair rejette catégoriquement l'idée
Le chef du Parti québécois, André Boisclair, a rejeté du revers de la main l'invitation de M. Dumont. « Nous ne jouerons pas dans le film que les apôtres d'un fédéralisme renouvelé veulent nous faire jouer. Nous avons déjà joué dans ce scénario », a-t-il dit lundi soir lors d'un cocktail de financement du PQ, à Montréal.
M. Boisclair a profité de l'occasion pour écorcher le gouvernement Charest. « La réalité, c'est que jamais le Québec ne s'est retrouvé dans une telle situation de dépendance devant l'administration fédérale. Jamais n'avons-nous vu sur le fond un vide aussi profond, une résignation aussi grande devant l'administration fédérale », a-t-il ajouté.