Le Palimpseste révèle ses secrets

Des scientifiques de l'université californienne Stanford parviennent à révéler, à l'aide d'un rayon X, des écrits jusqu'à présent illisibles du savant grec Archimède, textes fondateurs de la science moderne.

Des textes fondateurs de la science moderne, jusqu'à présent illisibles, peuvent enfin révéler leurs secrets.

Des chercheurs de l'université Stanford, en Californie ont en effet réussi, à l'aide de puissants rayons X, à rendre lisibles des pages du Palimpseste d'Archimède, cachées depuis longtemps. Certains traités du savant grec, né au 3e siècle avant Jésus-Christ, étaient contenus dans un manuscrit de 174 pages en peau de chèvre, daté du 10e siècle.

Des spécialistes pensent qu'un scribe avait réalisé l'ouvrage à l'époque à partir des papyrus originaux. Il s'agissait des seules restes de l'oeuvre d'Archimède.

Des moines copistes avaient ensuite effacé les pages, il y a près de 800 ans, pour en faire un recueil de prières. Au 20e siècle, des faussaires avaient même ajouté des peintures religieuses sur ces pages pour augmenter la valeur du livre.

Acheté en 1998 par un collectionneur à près de 3 millions de dollars, le Palimpseste a par la suite été confié au musée Walter Arts de Baltimore. Depuis, les chercheurs avaient réussi à en extraire une partie du contenu grâce à des rayons ultraviolets, des filtres à infrarouge et des caméras numériques.

Un microprocédé

L'expérience en cours à Stanford utilise un rayon X aussi fin qu'un cheveu pour supprimer un des électrons des atomes de fer contenus dans l'encre originale et faire briller les écrits. Chaque page prend 12 heures à scanner, à l'aide de l'accélérateur de particules de l'université. Les scientifiques espèrent récupérer une quinzaine de pages en tout.

Le savant grec y explique ses principes de gravité, de mathématiques et de flottaison, ce dernier portant d'ailleurs son nom. Dès qu'une page est entièrement traitée, son image est publiée sur Internet.

Le conservateur du manuscrit, William Noel, a reconnu qu'on ne retrouverait jamais la totalité du texte original. Il a salué les efforts pour relever « l'un des défis les plus difficiles dans le domaine de l'imagerie des documents médiévaux, en raison du mauvais état du livre. »