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Duceppe rabroue Mario Dumont

Radio-Canada

Le chef bloquiste affirme que les Québécois ne partagent pas l'opinion du leader de l'Action démocratique du Québec, qui juge non pertinente la présence du Bloc québécois sur la scène fédérale.

Invité à commenter les propos du chef adéquiste Mario Dumont, qui déplore la présence d'un parti souverainiste en politique fédérale, le bloquiste Gilles Duceppe a répondu, jeudi, que M. Dumont avait droit à ses opinions, mais que lui ne croyait pas qu'elles étaient partagées par les Québécois.

Il a en outre souligné que le chef adéquiste avait reconnu que « la population ne se trompe jamais », et s'est dit d'accord avec lui sur cette question.

Martelant que les conservateurs ne répondaient pas aux valeurs des Québécois, notamment sur les questions environnementales, Gilles Duceppe a dit être convaincu que les Québécois opteront pour son parti. « La meilleure façon de défendre les intérêts des Québécoises et des Québécois, c'est envoyer le plus grand nombre possible de députés du Bloc à Ottawa », a-t-il déclaré.

Sourire en coin, il a rappelé que Mario Dumont a été courtisé par les conservateurs « et qu'il n'a pas pris de chance ». Le soir des élections, M. Dumont ne pourra pas dire que les « Québécoises et les Québécois ont choisi un boulet, ce serait irrespectueux de la population ».

Cinglant, il a commenté l'analogie de M. Dumont associant le Bloc à un gardien de but. « Je regarde les performances du Bloc, je regarde celles de M. Dumont, je pense qu'on n'est ni à l'attaque, ni à la défense. Je pense que c'est le Bloc qui a fait le plus de travail au Canada anglais. Moi, j'ai fait plus qu'un discours à Toronto », a-t-il déclaré, en référence aux cinq députés adéquistes à l'Assemblée nationale et à l'allocution prononcée par M. Dumont au Canadian Club, en septembre 2002.

Harper apprécie

En entrevue au Point, sur les ondes de Radio-Canada, le chef du Parti conservateur, Stephen Harper, s'est dit content de cet appui, mais n'a pas voulu spéculer sur une éventuelle présence de Mario Dumont au sein d'un cabinet conservateur.

« J'apprécie l'appui de M. Dumont. Il a beaucoup d'idées positives pour le Québec. Mais franchement, je ne peux pas nommer de ministres pendant une campagne électorale. On doit être élu au Parlement du Canada pour être ministre », a tranché M. Harper.

Réfléchir sur la présence du Bloc

Lors d'un point de presse tenu jeudi matin, le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont, a réitéré l'appui qu'il avait accordé de façon implicite au Parti conservateur du Canada dans une lettre publiée le même jour dans Le Devoir.

Refusant de lancer à ses troupes le mot d'ordre de voter pour les conservateurs ou encore de mettre les ressources de son parti à la disposition de celui de Stephen Harper, il a toutefois admis qu'il voterait lui-même pour le candidat conservateur de sa circonscription.

Parallèlement, par cette sortie publique, le chef adéquiste entend « lancer un débat public très profond » sur le rôle et la pertinence du Bloc sur la scène fédérale. Selon lui, la présence bloquiste ne permet pas au Québec, qui dispose de 75 représentants à la Chambre des communes, d'utiliser pleinement son influence.

Il a en outre présenté le nationalisme du Bloc québécois comme « un nationalisme défensif ». « L'argument de vente du Bloc, a-t-il déclaré, c'est de nous dire: "on sera le meilleur gardien de but", mais il oublie de nous dire que ça fait peut-être 12 ou 13 ans au Québec qu'on n'a pas compté un but sur la scène fédérale », déplore-t-il.

Rappelant que le Bloc devait siéger à Ottawa de façon temporaire, M. Dumont souligne que le parti en est maintenant à sa cinquième élection fédérale. Commentant les succès bloquistes à l'élection de 2004, Mario Dumont affirme en outre que les bloquistes « ont eu une bouée de sauvetage extraordinaire » avec le scandale des commandites.

Lettre ouverte

Dans une lettre aux Québécois publiée plus tôt dans Le Devoir, Mario Dumont prend implicitement position en faveur des conservateurs fédéraux... sans jamais utiliser une seule fois les mots « Harper » ou même « conservateur ».

Son appui se devine toutefois facilement dans les critiques acerbes envers le Bloc québécois, qui « utilise systématiquement le poids des Québecois pour confiner perpétuellement [le Québec] dans un rôle d'opposition ». « Boulet politique pour le Québec », « une vraie catastrophe politique » pour la province, « simple succursale du Parti québécois », le chef adéquiste ne mâche pas ses mots à l'endroit des troupes de Gilles Duceppe.

Reconnaissant leurs efforts pour le Québec et leur pertinence au lendemain de l'accord du lac Meech, Mario Dumont estime cependant que les bloquistes ont surtout mené à « l'isolement du Québec » et à « la marginalisation de notre pouvoir politique au sein de la fédération canadienne ».

Un cadeau pour les libéraux fédéraux

Selon Mario Dumont, « ceux qui ont le plus bénéficié du Bloc sont précisément ceux que les bloquistes sont censés surveiller, soit les libéraux fédéraux ». « En isolant plus d'une cinquantaine de sièges du Québec, scrutin après scrutin, poursuit le chef adéquiste, le Bloc a empêché jusqu'à ce jour la mise en place d'une véritable alternative nationale au gouvernement libéral. En fait, depuis 1993 jusqu'à aujourd'hui, le Bloc a constitué pour le Parti libéral du Canada une garantie de rester au pouvoir. Il est à souhaiter que l'ampleur sans précédent de la corruption libérale mette fin à cette alliance objective extrêmement malsaine pour le Québec. »

Loin d'être un argument en faveur de la pertinence du Bloc, les quelque 400 questions posées par ses députés aux libéraux au sujet du programme des commandites ont plutôt le rôle contraire, selon M. Dumont, puisqu'elles n'ont pas empêché le scandale.

Par le passé, Mario Dumont a déjà admis avoir voté pour les conservateurs fédéraux, mais c'est la première fois qu'il appuie publiquement ce parti au cours d'une campagne fédérale.

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