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Courrier :
MAISONNEUVE EN DIRECT
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Montréal (Québec)
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endirect@radio-canada.ca


Le 30 janvier 2006

Antidépresseurs : est-ce trop facile d'en obtenir?

Une enquête récente réalisée par le Journal de Montréal soutient qu'il ne faudrait que quelques minutes lors d'une visite chez le médecin pour se faire prescrire des antidépresseurs. 
 
Ainsi, en cinq jours seulement, le journaliste s'est fait prescrire 271 antidépresseurs. Dix des 11 médecins consultés ont prescrit les antidépresseurs en quelques minutes seulement, la consultation n'ayant souvent même pas duré cinq minutes. 
 
Le journaliste prétextait être déprimé et manquer d'intérêt pour certaines activités. Il prenait soin de ne pas évoquer une perte de poids ou des tendances suicidaires pour justifier la consultation. 
 
Seulement trois médecins ont pris plus de 15 minutes pour la consultation et ont poussé plus loin pour identifier les causes de la supposée dépression. 
 
Certains médecins ont également omis de dire au faux patient que le traitement aux antidépresseurs devait durer au moins six mois et qu'il ne fallait pas cesser abruptement la médication. 
 
Huit des 11 médecins consultés ont recommandé de voir un psychologue en plus de la médication. Cinq ont demandé un examen sanguin. 
 
La prescription aussi rapide d'antidépresseurs inquiète les spécialistes. Ceux-ci mettent notamment en cause la très forte pression des compagnies pharmaceutiques pour pousser la vente de leurs médicaments. 
 
Ils blâment également les patients eux-mêmes et la pensée magique que ces petites pilules peuvent tout guérir. Selon un médecin de l'hôpital Charles-Lemoyne, 90 % des patients s'attendent à sortir de leur consultation avec une ordonnance en main. 
 
En plus des antidépresseurs, le journaliste a réussi à se faire prescrire à trois reprises des médicaments pour dormir, de même deux semaines d'arrêt de travail. 
 
L'an dernier, 7,5 millions d'ordonnances d'antidépresseurs ont été faites au Québec, soit deux millions de plus qu'en 2001. 


 
En tribune : 
Antidépresseurs : est-ce trop facile d'en obtenir?
 
 
  • Les invités de la tribune : Christian Bourdy, médecin de famille et professeur adjoint au Département de médecine familiale de l'Université de Montréal; Pierre Landry, psychiatre et chef du Département de psychiatrie de l'Université de Montréal; Abel-Claude Arslanian, pharmacien; Jean-Rémy Provost, directeur général de REVIVRE, un groupe d'aide aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs et bipolaires. 


     
    L'organisme REVIVRE : 
    (Association québécoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires) 
     
    Ligne d'écoute, d'information et de références : 
    Montréal : 514 REVIVRE [738-4873] 
    Sans frais partout au Canada : 1 866 REVIVRE [738-4873] 
     
    Courriel : revivre@revivre.org  
    Site Internet : http://www.revivre.org/fr/ 
     
    Heures d'ouverture : 
    Bureau : du lundi au vendredi de 9 h à 17 h.  
    Ligne d'écoute, d'information et de référence : 
    du lundi au vendredi de 9 h à 21 h.  



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    Les médicaments anti-dépresseurs sont utiles parce que la 
    société de 2006 n'est pas encore assez riche pour payer une 
    thérapie primale aux dépressifs. 
     
    Il y a un bon nombre de non-dépressifs qui prennent des 
    anti-dépresseurs (eg Prozac) pour se sentir «mieux» dans 
    leur peau; je respecte leur choix, mais je pense que le coût 
    du médicament devrait leur être refilé en entier. 
     
    Plus généralement, je pense qu'il devrait exister un «permis» 
    procurant un accès automatique à tous les médicaments/drogues 
    que son détenteur veut. Pour obtenir ce permis, quelqu'un 
    devrait prouver : 
     
    1- qu'il peut assumer les coûts immédiats et les conséquences 
    financières (eg hospitalisation) de sa consommation, 
    et cela pour aussi longtemps qu'il sera accroché 
     
    2- qu'il ne foutera pas le bordel autour de lui 
     
    5% de la population (surtout des gens sur des pensions à 
    six chiffres) pourraient se qualifier. 
     
    Serge Savard 
    informaticien 

    Serge Savard
    Montréal


    Oui, il est trop facile d'obtenir des antidépresseurs; le journaliste l'a prouvé samedi en se faisant prescrire des tas de pilules. Au fait, combien sa petite enquête a-t-elle coûté aux contribuables? 
     
    Est-ce le journal de Montréal qui a déffrayé la facture??? 
     
    Vite un ticket modérateur et un système informatique qui empêchent ce genre d'abus... 
     
    La question que je me pose est pourquoi nos enfants sont-ils les plus GRANDS consommateurs de RITALIN et leurs parents d'ANTIDÉPRESSEURS? 
     
    Ne faudrait-il pas s'attaquer à la cause? 

    Jean-François Pignon
    Montréal


    Il y a eu un reportage choc en Belgique sur les antidépresseurs qui prouvait que la consommation d'antidépresseur créait une forte dépendance et des tendances suicidaires élevées. Vous n'en avez pas assez d'entendre parler des soupçons de lobbying impliquant les médecins et les pharmaciens? Quelle est donc cette langue de bois douteuse que médecins et pharmaciens tiennent mordicus alors que nous leur confions tout naturellement notre vie? Qui tirera la sonnette d'alarme et mettra en cause les excès de professionnels soucieux d'arrondir leur fin de mois plutôt que de s'impliquer pour faire changer les choses et contrôler la prise de médicaments en exigeant l'accès à la psychothérapie voir la psychiatrie?  
    Encore une fois il n'y a pas de responsables! Ne parlons même pas de ces entreprises pharmaceutiques dont les actionnaires soignent dépression et fâtigue mentale dans les Caraïbes! 
    Molière aurait tout autant de succès de nos jours! Malheureusement.
    frédéric teyssier
    montréal


    Étant personnellement étudiant en psychologie au doctorat, j'aimerais souligner que les psychologues, malgré un diplome universitaire de 3e cycle, n'ont toujours pas le droit de diagnostiquer une maladie mentale comme la depression. 
     
    Pourtant, des omnipraticiens qui ont une formation bien moins poussée à ce sujet peuvent non seulement diagnostiquer mais en plus prescrire une médication suite à ce mauvais diagnostic...
    Mathieu Hétu
    Sherbrooke


    Il faut plutôt regarder le manque de ressources pour les gens en détresse. Il faut avoir le fusil sur la tempe pour obtenir de l'aide psychologique dans ma région. Suite à la désinstitutionalisation, la liste d'attente est de dix ans pour obtenir un rendez-vous avec un psy. À moins bien sûr d'avoir les moyens d'aller au privé à 40$ et plus de l'heure.....
    Paulette Hélène
    Inverness


    Bonjour, 
     
    La dépression est une maladie complexe qui est liée à plusieurs facteurs, se manifeste de différentes façons et comporte un traitement sur mesure où les médicaments ont parfois leur place. Certes, certaines personnes prennent peu-être inutilement des antidépresseurs. Toutefois, le danger est de stigmatiser les personnes qui doivent en prendre. souvent, celles-ci, par amour propre, refusent d'en prendre, souffrent inutilement et parfois se suicident. IL arrive que les moyens habituellement conseillés (thérapie, activité, relations amicales et familiales, etc.) ne suffisent plus.
    Louise leblanc
    deux-montagnes


    Bonjour Monsieur Maisonneuve, 
     
    Votre sujet d'aujourd'hui fut le mien avec mes amis cette fin de semaine derniere... 
     
    Plusieurs personnes de mon entourage prennent des anti-dépresseurs à ma grande surprise d ailleurs, c est en parlant avec les gens qu on se rends compte à quels points c est presque devenu la solution....... 
     
    Mais ma question est : ces personnes qui font une dépressoin présentement ont-ils eu des signes avant coureurs? 
     
    Comment peut-on prévenir la dépression? 
     
    Bonne journée!
    Danielle Demers
    nicolet


    Monsieur 
     
    il y a quelques années, j'ai pris des antidépresseurs; c'était une question de survie pour moi et mon entourage.  
    Optimiste de nature, je ne croyais jamais avoir besoin de prendre ce genre de médicaments. Mais, devant faire face à la très grande vieillesse de mes parents, avec tout ce que cela comportait, hospitalisation, placements dans une institution, vider leur appartement, tous ces deuils, je devais les vivre en même temps que je travaillais. Fille unique, je ne pouvais compter que sur moi-même. 
     
    Un jour, j'étais au travail, je me suis mise à pleurer, sans ne pouvoir m'arrêter, mon conjoint m'a immédiatement amenée en consultation. J'ai passé au moins 1 heure avec le jeune médecin avant qu'il ne décide de me prescrire des antidépresseurs. Après quelques semaines et un congé de maladie, j'ai aussi rencontré une psychologue pour m'aider. Les antidépresseurs m'ont empêché de sombrer dans une plus grande dépression.  

    Claudette Auger
    Québec


    Quand on entend une personne comme madame Tremblay qui a participé de peine et de misère à la tribune d'aujoud'hui on a la réponse à la question : est-il possible de voir en cinq minutes si une personne souffre de dépression? En trente secondes c'était clair que cette dame était aux prises avec un épisode dépressif majeur. 
     
    Merci de l'avoir 'gardée en ligne' relativement longtemps malgré sa détresse évidente. J'espère qu'un (e)professionnel(le) entrera en contact avec elle et lui viendra en aide. Pour elle et pour ses filles.
    Nicole C. Beauchamp
    ottawa


    La souffrance morale est souvent bien pire que la soufrance physique. Mme Tremblay en est une preuve. Mais quand vient le temps de rencontrer un médecin, tu auras un rendez-vous dans combien de semaines ? Arrivé au cabinet, tu seras chanceux si tu n'attends pas près de 2 heures, tous les rendez-vous sont à 9 heures le matin par exemple. Tu rentres dans le bureau, prise de la pression et ensuite souvent sans te regarder écoute ce que tu as à lui dire et là soit qu'il te donne une prescription et «revenez me voir dans 3 semaines, ma secrétaire vous donnera un rendez-vous. Fermez la porte en sortant . Merci. Bonne chance.» Soit qu'il te dise que tu devrais rencontrer un psychologue. «Il y a un bureau de psy au deuxième. Si vous allez au CLSC ce sera gratuit.» On voit donc le topo. Pas très invitant. Faut faire vite et surtout faut que les gestes médicaux soient facturables. Autrement, oust, au suivant. Il y a encore douze personnes qui attendent et l'heure du lunch est dans 25 minutes ...
    André Labelle
    Laval


    Bonjour, 
     
    Je suis infirmière et j'ai travaillé en réadaptation, aux soins intensifs et présentement je travaille en traumatologie. Je n'ai pas les statistiques précises pour appuyer ce que je dis mais j'estime qu'il ya environ 8% des personnes à qui j'ai donné des soins suite à une tentative de suicide. Dans certains de ces cas les personnes avaient demandé de l'aide auparavant et n'en avait pas reçu. Selon moi l'absence de ressources en santé mentale et en prévention du suicide engendre des coûts sociaux important et des coûts réels au système de santé. Mieux vaut prévenir que guérir. 
     
    La problématique des aidants naturels qui s'épuisent suite a un enfant malade ou a un proche malade est bien documenté. Si on ne fournit pas l'aide nécessaire les proches deviennent malade à leur tour. une société qui s'occuppe et qui est sensible à la fragilité des personnes qui la compose sera beaucoup plus riche en terme d'humanité, de créativité et de rentabilité. 
     
     
     
    Catherine Forbes 
    infirmière
    Forbes Catherine
    Montréal


    Je suis d'accord avec le fait que les anti-dépresseurs sont trop facile à obtenir. Je suis également d'accord pour dire qu'il manque de ressources en santé mentale. Cependant la majeur partie des gens ne peuvent y accéder et je crois que nous allons très vite en payer le prix comme société. Nous nous vantons de notre avancement comme société en dispensant nos bons conseils en matière de gestion et de technologie aux pays en voie de développement. Toutefois, je crois que nous pourrions bénéficier de leurs conseils car en matière de santé mentale, de solidarité et de soutien social ils ont souvent une longueur d'avance sur nous.  
     
    Nashely Silva 
    Gatineau
    Nashely Silva
    Gatineau


    Bonjour,  
    une auditrice vous a appellé et elle a clairement lancée un signal de détresse; ce que j'en ai compris; qu'elle a l'intention de se suicider... (C'était une dame avec un accent français) et elle a refusé que vous lui donniez le # de téléphone pour un centre d'aide... 
     
    S.V.P. vous avez surement son # de téléphone en note... 
     
     
    Il faut aider cette personne.. 
    Un peu de compassion... 
     
     
    Merci et bonne journée
    Nancy Saurette
    Montréal


    Il est, selon moi, aberrant d'offrir des médicaments en ne se fiant qu'à une grille impersonnelle de pathologie. Les médicaments ne devraient venir qu'en dernier recours. La psychiatrie contemporaine semble véhiculer un idéal de bien-être qui, en fait, nous entoure autant dans les arts que dans la publicité. Cette quête du bien-être, bien qu'elle soit inévitable, semble toutefois ne pas mener à un réel travail sur soi, et c'est ce qui est aberrant dans cette situation. Le problème ne peut pas simplement être déduit après 15 minutes d'entretient et la solution n'est pas contenue uniquement dans les comprimés suggérés.
    Mathieu Wade
    Moncton


    Les anti-D ne peuvent être efficaces s'ils ne sont pas associés à une psycho-thérapie. 
     
    Les médecins n'ont ni la formation, ni le temps pour jouer ce rôle; ils ne peuvent rencontrer le patient 1 heure par semaine. 
     
    La RAMQ ne défraie pas les honoraires d'un psychologue, mais débourse une fortune en anti-D qui ne sont pas efficaces pris seuls. La RAMQ devrait défrayer une partie des frais en utilisant un ticket modérateur pour éviter les abus.  
     
    Malheureusement, nous aurons bientôt une pénurie de psychologues parce que l'Ordre des psychologues exige maintenant un doctorat pour détenir le titre de psychologue. C'est la seule Corporation professionnelle qui exige un doctorat pour pouvoir pratiquer une profession et la majorité des finissants au Bac ne sont pas admis au doctorat.  
     
    Donc, les solutions à la surconsommation des anti-D sont bien connues, encore faudrait-il avoir la volonté politique de les appliquées. 
     

    Gaétan Dubois
    Montréal


    Madame Tremblay indique clairement son désir de mourir. Elle ne veut plus entendre parler des psychologues, ni des psychiatres, ni des lignes d’écoute. Les antidépresseurs ne l’aident pas. Elle a dit : « Je ne sais pas pourquoi j’appelle… ». Pourtant elle a appelé. Elle a cherché à établir un contact, à transmettre un message. 
     
    Madame Tremblay, si vous avez appelé, c'est que vous êtes encore un peu ouverte aux autres, encore un peu accrochée à la vie…  
     
    Et si vous aviez besoin d’un ou d’une amie, au quotidien, simplement pour marcher, pour discuter et peut-être même pour rire un peu, à l’occasion. C’est ce qu’un groupe de dépressifs anonymes pourrait éventuellement vous apporter. Trouverez-vous la force d’en contacter un? 1 866 738 4873 

    Julie Voisard
    Montréal


    Monsieur Maisonneuve, 
    À Madame Tremblay qui vient d'intervenir sur vos ondes à propos de la dépression et qui semble croire fermement qu'aucune ressource ne peut lui venir en aide, je propose de lire les deux ouvrages suivants écrits par deux éminents psychiatres;i ls sont accessibles au grand public et créent l'espoir de guérison chez toute personne qui pense que tout est fichu. Je recommande aussi ces livres à tous les médecins, psychiatres et psychothérapeutes. Le premier : "Guérir le stress, l'anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse" du Dr. David Servan-Schreiber; éditions Albin Michel. 2) "Être bien dans sa peau" du Dr. David D. Burns, éditions Héritages. Le premier ouvrage m'a ému aux larmes tellement il regorge de ressources nouvelles accessibles et présente des cas désespérés qui ont connu la guérison. Le second livre offre des outils pratiques de nature à aider concrètement toutes personnes souffrant de dépression sévère et d'anxiété. 

    Réal Parenteau
    Montréal


    Monsieur Maisonneuve, 
     
    Le témoignage de Mme Tremblay m'a particulièrement ébranlé. Ses propos ont bien expliqué la situation : Nous n'avons pas d'hésitation à demander de l'aide pour une jambe cassée et cet événement attire généralement la sympathie. Mais pour une dépression, c'est autre chose; on se cache et on s’isole de peur d’être jugé. 
     
    La dépression est malheureusement trop souvent considérée comme une faiblesse. J'aimerais dire à Mme Tremblay qu'elle n'a pas à avoir honte de sa détresse. Tout comme pour la jambe cassée, l'âme blessée se doit d'être soignée. Je lui souhaite de trouver une oreille attentive car c’est souvent là que commence le long chemin de la guérison. 
     
    Dans notre société, de plus en plus pressée, on ne prend plus le temps de se soigner; on se gave de pillules pour redevenir productif au plus vite afin de cesser d’être un “fardeau”. 

    Stéphane Bourque
    Gracefield


     


    Antidépresseurs : est-ce trop facile d'en obtenir?
    En tribune à Maisonneuve en direct, 30 janvier 2006
     
    [Écoutez l'extrait>>>]
     


     
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    Association québécoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires



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