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Le chemin parcouru et le chemin qui reste à faire pour les femmes dans le sport

Elle est dans les gradins d'un amphithéâtre.

Annie Larouche, présidente de l'Alliance de Montréal

Photo : Radio-Canada / François Sauvé

Depuis quelques années, le sport féminin semble avoir le vent dans les voiles, et 2023 n’a pas fait exception. Différentes initiatives et investissements vont contribuer à améliorer l’équité entre les athlètes féminines et leurs collègues masculins. Malgré tout, un grand fossé demeure entre les occasions offertes aux femmes et aux hommes dans la poursuite de leur carrière sportive.

Petit tour d’horizon.

Une ligue de hockey féminin vraiment « professionnelle »

Les joueuses attendaient la création de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) depuis longtemps. Non pas qu’il s’agisse de la première ligue professionnelle, puisque d’autres essais ont eu lieu par le passé, avec un succès mitigé. On peut penser à la Premier Hockey Federation (PHF), qui a survécu pendant huit ans, dont une seule saison à Montréal, avant d'être rachetée par l'Association des joueuses de hockey professionnel dans le but avoué de la dissoudre pour concentrer les efforts sur la LPHF. Les meilleures joueuses n'ont jamais intégré la PHF et ont plutôt misé sur la patience dans l’espoir d’avoir une ligue mieux organisée et où le mot professionnelle aurait vraiment un sens.

Des hockeyeuses écoutent les consignes données par leur entraîneuse.

Les joueuses écoutent les instructions données par l'entraîneuse-chef montréalaise, Kori Cheverie.

Photo : Gracieuseté : LPHF Montréal / Arianne Bergeron

Bilans de l'année 2023 et perspectives pour 2024

Consulter le dossier complet

Un cadran illustre le passage de 2023 à 2024.

La ligue et les six équipes de la LPHF sont la propriété du groupe d’investissement de Mark Walter, qui détient aussi des parts des Dodgers de Los Angeles dans la MLB, ainsi que du Chelsea FC en Premier League.

La LPHF semble donc avoir les reins solides ainsi qu’une expertise du sport professionnel. L’empressement de tenir les premiers matchs seulement quelques mois après l’annonce de la création de la ligue laisse une impression que l’avion se construit en plein vol, mais l’avenir dira s’il s’agissait d’une bonne idée.

Même si la LPHF constitue une bouffée d’air frais pour les hockeyeuses établies, reste que le chemin pour y parvenir n’est pas simple. Le bassin de joueuses dans les niveaux inférieurs stagne au Québec et le manque d'options et de programmes adaptés n’y serait pas étranger. C’est certainement un aspect à travailler.

Une première ligue professionnelle de soccer féminin

Une incongruité de longue date sera chose du passé en 2025. Les joueuses de soccer canadiennes pourront se joindre à une première ligue professionnelle au pays, grâce au travail de l’ex-joueuse de l’équipe nationale et double médaillée olympique Diana Matheson.

Deux joueuses en rouge, l'une devant l'autre, lèvent les bras au ciel en souriant.

Christine Sinclair et Diana Matheson aux Jeux olympiques de Londres en 2012

Photo : La Presse canadienne / Frank Gunn

L’annonce officielle de la création de Project 8 a eu lieu à la fin de 2022, mais nous nous permettons cette petite incartade temporelle en raison de l’importance de cette nouvelle ligue.

En effet, le Canada est l’un des seuls pays parmi les 30 premiers en soccer féminin à ne pas avoir de ligue professionnelle pour ses joueuses.

En Europe, le soccer professionnel féminin va bien. D’ailleurs la finale de la Ligue des championnes s’est jouée à guichet fermé, en juin dernier.

Aux États-Unis, la réputation de la National Women's Soccer League (NWSL) n’est plus à faire et la ligue s'implantera dans deux nouvelles villes en 2024. Mais avec la création d’une ligue canadienne à huit équipes, les joueuses qui ne désirent pas s'expatrier auront désormais une option.

Pour le moment, il y a trois équipes confirmées : une à Vancouver, qui sera dans le giron des Whitecaps, qui jouent en MLS, une autre à Calgary, initiative d'une équipe de la Première Ligue albertaine, les Foothills, et finalement, un groupe d'investisseurs a confirmé son intérêt à implanter une franchise à Toronto.

Au Québec, il ne semble pas dans les plans pour le moment que le CF Montréal s’implique dans une équipe féminine. Toutefois, l’Académie du club a annoncé en mai dernier le lancement d’un programme qui s’adressera aux meilleures joueuses de 15 à 18 ans.

S’il y a des embellies pour les joueuses de soccer, tout n’est pas rose, comme le démontre la bataille menée par l’équipe nationale dans sa quête d’obtenir des conditions de travail et un salaire équivalents à ceux des hommes. Un accord a été signé en juillet dernier entre l’équipe et Canada Soccer, mais les joueuses n’ont pas caché leur déception.

Des bourses égales à l’Omnium Banque Nationale

Les femmes ont remporté une manche durement acquise cette année lorsque Tennis Canada a annoncé que les bourses seraient égales entre les volets féminin et masculin de l’Omnium Banque Nationale d’ici 2027.

Le court central du Stade IGA vu de haut.

Le Stade IGA

Photo : Getty Images / Minas Panagiotakis

La somme totale des bourses offertes aux femmes ne représente actuellement que 32 % des bourses attribuées aux hommes même si le tournoi décerne le même nombre de points (1000).

Les Internationaux de tennis d’Italie ont aussi confirmé, cette année, qu’ils offriraient des bourses égales à partir de 2025, emboîtant le pas à d’autres tournois comme Miami ou Indian Wells. Les quatre tournois du grand chelem accordent aussi le même prix en argent à la gagnante et au gagnant.

La différence reste toutefois très marquée chez les tournois qui n’offrent pas l’équité. Par exemple, en 2023, le volet masculin à Cincinnati a donné 6,6 millions de dollars américains en bourses, alors que son pendant féminin a distribué 2,8 millions.

La WNBA au Canada?

En mai dernier, la Women's National Basketball Association (WNBA) a tenu un premier match préparatoire au Canada. Les plus de 19 000 billets du Scotiabank Arena à Toronto se sont vendus en 30 minutes.

Elle tient le ballon dans sa main gauche en tentant de déjouer son adversaire.

L'Ontarienne Bridget Carleton, du Lynx de Minnesota, face à Dana Evans, du Sky de Chicago.

Photo : La Presse canadienne / Chris Young

Le match entre le Sky de Chicago et le Lynx du Minnesota a réitéré le grand intérêt des Canadiens pour l’obtention d’une équipe d’expansion. La WNBA se laisse désirer et compte ajouter deux équipes d’ici, peut-être, 2027. Le dossier de Toronto aurait obtenu de très bonnes notes à son évaluation de candidature.

Pendant ce temps, le basketball féminin canadien continue de se démarquer sur la scène internationale. Le Canada est 5e au classement de la FIBA, derrière l’Espagne, l’Australie, la Chine et les États-Unis, et il espère toujours se qualifier pour les Jeux de Paris en 2024.

En avril dernier, la Franco-Ontarienne Laeticia Amihere a été sélectionnée au 8e rang du repêchage de la WNBA par le Dream d’Atlanta. Elle est ainsi devenue la huitième Canadienne à être choisie au premier tour en 27 ans et la première depuis Kia Nurse (10e choix) en 2018.

Les femmes dans des postes décisionnels

En 2023, Katherine Henderson est devenue la première femme à la tête de Hockey Canada. Celle qui était PDG de Curling Canada depuis 2016 a remplacé Scott Smith, qui a remis sa démission dans la tourmente en octobre 2022.

Au Québec, Annie Larouche est devenue, en août dernier, la première femme à présider une équipe sportive montréalaise. Elle a été nommée à la tête de l’Alliance de Montréal, dans la Ligue élite canadienne de basketball.

Une femme marche avec son cellulaire à la main.

Valérie Tétreault est directrice de l'Omnium Banque Nationale à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Pascal Ratthé

On pourrait aussi ajouter Valérie Tétreault, qui a vécu son premier Omnium Banque Nationale comme directrice de l'événement en 2023 et qui est la seule femme à la tête d'un tournoi parmi toutes les épreuves de catégories 1000 de l'ATP, selon Tennis Canada.

De plus en plus de femmes se taillent une place dans des postes décisionnels, mais elles restent quand même minoritaires.

Selon l’Instantané Femmes et leadership dans le sport 2023 de l’organisme Femmes et sports au Canada, 43 % des membres des conseils d’administration des organismes nationaux sont des femmes, ce qui représente une hausse de 2 % par rapport à 2022 et de 9 % par rapport à 2018.

En ce qui concerne la présidence de conseils d’administration des organismes nationaux, en 2023, 40 % étaient des femmes.

Il est bon de souligner que le sport fait mieux que les autres industries, où 31 % des postes de direction sont occupés par des femmes.

Au Québec, les derniers chiffres remontent à 2019 et le gouvernement estimait alors que seulement 28 % des membres des conseils d'administration des organismes de sport, de plein air et de loisirs étaient des femmes.

Et si l’on regarde les chiffres en ce qui concerne les entraîneuses, ils ne sont guère mieux. Plus on monte les échelons, plus les femmes se font rares.

En 2019, seulement 22 % des entraîneurs au Québec étaient des femmes. Même si l’on peut croire qu’il y a eu des améliorations au cours des dernières années, il serait étonnant que la parité ait été atteinte en quatre ans.

Alors que l'on soulignait en 2023 les 50 ans de la création de la WTA par des pionnières du sport, dont Billie Jean King, l'on ne peut s'empêcher de constater que beaucoup de chemin a été fait, mais qu'il en reste beaucoup à faire.

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