La Coupe d’Afrique des nations, le choc d’un continent
Coupe d'Afrique des nations
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La grand-messe du soccer africain, la Coupe d'Afrique des nations (CAN), s'amorce le 13 janvier en Côte d’Ivoire. Vingt-quatre pays sont engagés dans une compétition qui va durer jusqu’au 11 février.
Le coup d'envoi se donnera au stade Alassane Ouattara, à Abidjan, où le pays hôte affrontera la Guinée-Bissau. Le tenant du titre de champion d’Afrique, le Sénégal, entamera sa compétition lundi contre la Gambie.
La première édition de la CAN s'est jouée à Khartoum, en 1957, et c’est l’Égypte qui a obtenu le premier trophée. D’ailleurs, c’est elle qui détient le record avec sept.
Le stade Alassane Ouattara
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La CAN est l’occasion de voir briller les plus grandes vedettes africaines qui jouent déjà dans les plus prestigieux clubs du monde, dont Manchester, Liverpool, Paris Saint-Germain, Madrid, Barcelone, Turin, Naples, Munich et Stuttgart.
Au total, ils sont presque 150 joueurs d'origine africaine à œuvrer dans les plus grandes ligues d'Europe. Soixante en France, une trentaine en Angleterre, 20 en Espagne et plus d'une quinzaine en Allemagne et en Italie. Ce qui fait que certains clubs vont devoir se réorganiser durant leur absence ces prochaines semaines.
Des animaux à l'image d'une nation
Si l'on veut suivre cette Coupe d’Afrique des nations, il faut aussi connaître la faune. De nombreuses équipes nationales se définissent par le nom d’un animal, car chacune veut représenter dans un cas la puissance, dans un autre la ruse, la rapidité ou quelque autre de ses caractéristiques. Les vertus animales comme la vitesse, la virilité, l’habileté, l’adresse ou le courage sont également recherchées.
Pour vous aider à y voir clair dans cette immense savane, voici un bestiaire qui vous permettra de suivre les équipes.
Honneur tout d'abord au pays hôte, la Côte d’Ivoire, et à ses éléphants. Le Sily est aussi un éléphant en Guinée. Les Guinéens disent de lui qu'il est plus fort que tous les éléphants ivoiriens réunis.
Puis arrivent les Lions, les indomptables du Cameroun, de l’Atlas pour le Maroc, et ceux de la Teranga du Sénégal. Viennent ensuite les Aigles, les super du Nigéria, ceux de Carthage, en Tunisie, et ceux du Mali.
Un trio de petits fennecs
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Il y a aussi les Fennecs d’Algérie, les Étalons du Burkina Faso, les Requins bleus du Cap-Vert, les Scorpions de la Gambie, sans oublier les Mambas du Mozambique (des serpents très dangereux), les Lycaons de Guinée-Bissau (de redoutables chiens sauvages), les Léopards du Congo et, plus sympathiques, les Gazelles noires d’Angola.
Les équipes africaines ne sont pas toutes affublées d’un titre animal. Il y a aussi les Pharaons d’Égypte, évidemment, les Guerriers courageux de la Namibie, les Éclairs de la Guinée équatoriale, les Étoiles noires du Ghana et celles du Kilimandjaro, de la Tanzanie, sans oublier les Boulets de cuivre ou Chipolopolos de la Zambie et les Bafana Bafana, ou les Garçons, d’Afrique du Sud. Aussi, enfin, les Mourabitounes, du nom d’une vieille dynastie mauritanienne.
Un sorcier africain avec l'équipe ivoirienne
Photo : afp via getty images / ISSOUF SANOGO
L'ombre du marabout
Qui dit Coupe d’Afrique des nations dit aussi marabout. Le tabou existe encore aujourd'hui, mais la présence de ces sorciers ou magiciens de l'esprit
est loin d'être folklorique.
En 1992, les Éléphants de la Côte d'Ivoire battent le Ghana et remportent leur première CAN. Les autorités ivoiriennes avoueront plus tard avoir eu recours aux féticheurs ou agents spirituels
.
En 2002, les Lions de la Teranga créent une énorme surprise : non seulement ils se qualifient pour la finale de la CAN, mais ils vont plus tard battre l’équipe de France 1-0 à la Coupe du monde, en Corée du Sud, pour atteindre les quarts de finale. Un exploit attribué à un marabout, qui aurait été rétribué à même les fonds de la Fédération sénégalaise. Dans d’autres cas, on parle de poulets sacrifiés qu’on aurait enterrés sous les buts de l'adversaire.
En 2008, à la Coupe d'Afrique des nations, la Guinée et son Sily national auraient fait appel à 35 marabouts, espérant remporter le trophée. Les Guinéens se sont inclinés en quarts de finale dans une humiliante défaite de 5-0 contre les Ivoiriens. Comme quoi, cela ne fonctionne pas à tous les coups!
Cette 34e édition de la CAN n’échappe pas à cette tradition. Selon plusieurs médias africains, un célèbre marabout guinéen a prédit que son équipe nationale se rendrait jusqu’en grande finale et remporterait le trophée pour la première fois de son histoire.
Nous verrons, le 11 février prochain, si la prédiction aura été exaucée.
En attendant, la table est maintenant dressée. Il ne reste plus qu’à déguster et à savourer les plus grands talents africains de la planète soccer.
Le premier duel promet : les Éléphants affrontent les Lycaons. La puissance et la sagesse contre la rapidité. Les Éléphants feraient toutefois mieux de se méfier : le lycaon est un prédateur qui peut atteindre une vitesse de pointe de 50 km/h et courir pendant une heure à 25 km/h de moyenne.
Mais comme le dit un proverbe africain : Le jeune va plus vite, mais l'ancien connaît la route.
