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ChroniqueLa mort de Chris Simon, les condoléances de la LNH

Un joueur de hockey attend la mise au jeu.

Chris Simon dans l'uniforme des Capitals de Washington, en 1999.

Photo : Getty Images / Doug Pensinger

L’ex-attaquant et bagarreur Chris Simon est décédé à l’âge de 52 ans, a annoncé mardi l’Association des anciens joueurs de la LNH. Alors que cette nouvelle mort prématurée s’ajoute à des statistiques ahurissantes, personne dans la LNH ne semble trop se préoccuper des coups à la tête auxquels les joueurs sont exposés.

Dès l’annonce du triste décès de Simon, la communauté du hockey a réagi comme elle en a l’habitude, c'est-à-dire en évitant soigneusement de mentionner l’éléphant qui occupe toute la pièce.

D’anciens coéquipiers de Simon, dont Joe Sakic, ont rappelé à quel point le disparu était aimé et à quel point il avait joué un rôle important au sein de la formation championne de l’Avalanche du Colorado, en 1996.

Chris était intimidant sur la patinoire… et en même temps, il était tout un joueur. Il n’aurait pu faire preuve d’une plus grande gentillesse à mon endroit. RIP Chris. Tu nous manqueras , a pour sa part réagi Mike Commodore sur le réseau social X.

Pour sa part, la LNH a publié un communiqué dans lequel elle a présenté Chris Simon comme un compétiteur et coéquipier féroce qui a remporté une Coupe Stanley et participé à deux autres finales au cours de sa carrière.

La LNH a par ailleurs offert ses sincères condoléances à la famille, aux amis et aux anciens coéquipiers de Simon.

En somme, on pourrait dire que le monde du hockey réagit à la mort prématurée de ses athlètes comme les partisans du port d'armes à feu réagissent aux fusillades qui surviennent constamment aux États-Unis : avec des pensées et des prières.

***

Mike Commodore a brièvement côtoyé Simon chez les Flames de Calgary durant la saison 2003-2004. Dans cette formation albertaine, Commodore a également joué aux côtés de Steve Montador, qui est décédé prématurément lui aussi.

Montador était âgé de 35 ans quand il a rendu l’âme, en 2015. Des chercheurs ayant par la suite examiné son cerveau ont déterminé qu’il avait souffert d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une maladie dégénérative associée à une accumulation de coups à la tête et/ou de commotions cérébrales.

Au début des années 2010, quatre autres anciens bagarreurs de la LNH – Bob Probert, Derek Boogard, Wade Belak et Rick Rypien – sont décédés prématurément en l’espace d’un an. Et dans les quatre cas, des examens post-mortem ont révélé la présence d’ETC.

Or, il semble que Chris Simon ait été aux prises avec la même maladie.

Dans une déclaration remise au réseau américain ESPN, la famille de Simon a révélé qu’il s’était enlevé la vie lundi soir.

La famille a été un témoin direct des souffrances vécues par Chris au cours des dernières années. Elle croit qu’il a immensément souffert de l’ETC et que cela a malheureusement fini par provoquer sa mort, a fait valoir l’ex-agent de Simon, Paul Theofanous.

***

Les histoires de la LNH et de la NFL sont maintenant remplies de cas d’anciens joueurs qui, après avoir subi plusieurs commotions cérébrales, ont vécu une épouvantable déchéance avant de mourir prématurément.

ESPN a rappelé que malgré sa carrière de 21 saisons dans le hockey professionnel, Chris Simon avait déclaré faillite en 2017. Son médecin avait alors témoigné que Simon souffrait de dépression, d’anxiété, de troubles de stress post-traumatique ainsi que de multiples problèmes d’arthrite.

La mort de Chris Simon survient par ailleurs un peu plus d’un an après le décès prématuré d’un autre ancien bagarreur de la LNH, Gino Odjick.

Adoré de tous, l’ancien joueur du Titan de Laval, des Canucks de Vancouver et du Canadien de Montréal, entre autres, est décédé au même âge que Chris Simon, lui aussi après avoir été aux prises avec de sérieux problèmes de santé pendant plusieurs années.

***

À part le fait qu’ils ont suscité des pensées et des prières, les décès de Chris Simon et de Gino Odjick s’ajoutent aux statistiques affolantes récemment compilées par des chercheurs de l’Université Columbia.

Dans une étude publiée le printemps dernier, ces chercheurs révélaient que les bagarreurs de la LNH mouraient approximativement 10 ans plus jeunes que leurs pairs qui avaient été repêchés au même rang, étaient de taille similaire et avaient joué à la même position.

Aux fins de cette étude, les bagarreurs étaient les joueurs ayant participé à 50 bagarres ou plus au cours de leur carrière. Pour s’assurer d’isoler un échantillon représentatif, on avait aussi comparé les joueurs ayant amassé au moins trois minutes de pénalité par match aux joueurs moins punis.

Le bassin de joueurs étudié n’était pas anecdotique puisqu’il comprenait les 6039 joueurs qui ont joué dans la LNH entre l’automne 1967 et le printemps 2022.

L’étude soulignait que les bagarreurs, en plus de mourir nettement plus jeunes que leurs pairs, étaient plus susceptibles que les autres membres du groupe de mourir de suicide ou d’une surdose de médicaments.

En dépit de tous ces faits, Gary Bettman et la LNH continuent de nier l’existence d’un lien entre les coups répétés à la tête et les maladies dégénératives du cerveau.

Combien d’autres morts faudra-t-il pour que la LNH finisse par reconnaître qu’elle se trouve du mauvais côté de l’histoire? Ou pour que les amateurs finissent par réagir à ces morts inutiles?

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