L’arène madrilène sourira-t-elle à Auger-Aliassime et à Shapovalov?

Les Canadiens Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov sont en mal de succès. Ils sont à Madrid cette semaine pour un Masters 1000 préparatoire aux Internationaux de France.

Auger-Aliassime a été éliminé en quarts de finale la semaine dernière à Munich, également sur terre battue.

Actuel 35e joueur mondial, il n’a pas atteint le carré d’as d’un tournoi depuis sa défaite au tournoi de Montpellier, en janvier, devant le Russe naturalisé kazakh, Alexander Bublik.

En entrevue à la veille de son premier duel de jeudi où il se mesurera au Japonais Yoshihito Nishioka, 78e au classement de l’ATP, le Québécois garde le moral en dépit d’un parcours cahoteux depuis le début de l’année.

Ça va de mieux en mieux. Je me sens bien. C’est sûr que j’ai perdu sur surface dure aux États-Unis sur deux Masters face à deux bons joueurs qui étaient en bonne forme et qui jouaient mieux que moi, a-t-il d’abord reconnu.

En retournant à l’entraînement, au-delà de l’évolution à long terme que je souhaite dans mon jeu, je me suis concentré sur les choses que je pouvais faire à court terme pour m’améliorer et essayer de gagner autant de matchs que possible.

Il s’est voulu rassurant sur sa condition physique, après une année 2023 minée par les blessures. C’est déjà bien de mieux se sentir. De semaine en semaine, je fais de bons matchs. Il y a eu des défaites serrées, mais je sens que je vais dans la bonne direction, a-t-il indiqué.

Un jeu de patience

Quand on lui demande s’il ressent une certaine pression ou un peu d’impatience à retrouver le niveau qui l’avait conduit vers le sommet du classement mondial, Auger-Aliassime reconnaît qu'il doit rester concentré sur ce qui lui a procuré du succès.

La première fois où je suis rentré dans le top 10, ce n’est pas arrivé du jour au lendemain. Ç’a été une construction échelonnée sur plusieurs années. Je ne me considère pas comme un joueur appartenant à mon rang actuel.

Il y a des jours où je me dis que je joue aussi bien que quand j’étais dans les 10 premiers. Même quand j’y étais, je faisais des matchs pas terribles. Mais personne ne s’affolait parce que j’étais encore 8e mondial. Je dois être patient.

Il admet qu’il ressent parfois l’impatience de quelques amateurs, selon certains commentaires.

Je suis toujours ouvert quand c’est constructif. Ce que je n’aime pas, c’est la critique facile sans construction. Mais je reste ouvert s’il y a des anciens joueurs ou entraîneurs hors de mon équipe. Le gros du travail reste avec mon équipe. Beaucoup de choses se passent chaque jour. On ne sait pas, le déclic est peut-être à une conversation près et ça te permet ensuite de gagner un ou deux matchs importants.

Face à la terre battue en cette année olympique qui verra deux grands tournois être disputés à Roland-Garros, il dit qu’il a toujours eu une bonne relation avec cette surface.

C’est sûr que mes plus grandes victoires ont été sur le dur ou le dur en salle. Mais en arrivant sur le circuit, je jouais souvent sur terre battue en Challenger un peu partout en Europe. J’ai disputé mes premières finales sur terre battue.

Je sais que je peux bien jouer et y battre la plupart des joueurs. Il reste que pour battre les meilleurs comme Casper Ruud, Stefanos Tsitsipas ou Carlos Alcaraz, il faut très bien jouer. On arrive au premier Masters obligatoire de la saison et j’espère que je vais monter en force pour l’occasion, a-t-il conclu.

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Et Shapo?

Denis Shapovalov, son ami de longue date et compagnon de voyage occasionnel sur le circuit, se cherche un peu lui aussi depuis le début de la saison.

Bénéficiant d’un classement protégé, l’actuel 132e joueur mondial a rendez-vous mercredi avec l’Argentin Facundo Diaz Acosta, 47e du monde.

L'Ontarien n’a franchi le premier tour d’un tournoi qu’une seule fois depuis le début de l’année et ça s’est passé pour lui aussi à Montpellier.

À ses deux premières présences sur terre battue à Houston puis à Bucarest, il a été sèchement éliminé en deux manches par des adversaires classés 92e et 51e.

Mon état physique est stable cette année et s’améliore lentement tant mentalement, physiquement, que techniquement. Il est important pour moi d’aller chercher de bons résultats et d’aller plus loin dans les tournois.

Malheureusement pour lui, la saison sur dur a pris fin à Miami et il doit maintenant composer avec une surface qui est loin d’être sa préférée.

Souvent dans les Masters 250, on affronte des jeunes qui ont soif de victoires. Mais j’entrevois de belles choses à Madrid et à Rome, deux tournois où j’ai bien figuré dans le passé, a souligné le joueur de 25 ans.

S’il admet avoir hérité d’un tirage au sort difficile, il se dit encouragé par ses plus récentes séances d’entraînement.

Il se retrouve dans la même portion de tableau à Madrid que l’Argentin Tomas Martin Etcheverry (no 26), le Danois Holger Rune (no 11), le Russe Andrey Rublev (no 7), l’Allemand Alexander Zverev (no 4) et l’Espagnol Carlos Alcaraz (no 2).

J’ai peut-être disputé trop de tournois depuis le début de l’année. Je suis un joueur qui a besoin de temps de préparation et qui doit se sentir frais et dispo. Mais en même temps, j’ai besoin de jouer autant de matchs que possible. Le fait d’avoir été réduit au rôle de spectateur pour une bonne partie de 2023 fait en sorte de me donner envie de donner tout ce que je peux.