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Un joueur de parahockey sur la glace pendant un entraînement.

Une recrue dans une équipe pas comme les autres

Philippe Villeneuve s’est lancé à fond dans le parahockey après sa bataille gagnée contre le cancer. Avec l’équipe du Québec, il a vécu un tournoi magique à Brampton, début novembre. Voici son histoire et celle d’un groupe aussi coloré qu’attachant.

Un texte de Jean-François Poirier

Philippe se fond à la gang. Le groupe l'a pris sous son aile pour le tournoi. Cette bande de gars, à qui la vie a voulu freiner les élans, lui a fait une place pour qu'il déjoue à son tour le mauvais sort.

À vrai dire, Philippe et ses coéquipiers sont durs à ralentir, et pas juste sur la patinoire.

Il n'y a personne de magané dans cette chambre-là, dit candidement Benoît, le voisin de Philippe dans le vestiaire de l'équipe de parahockey par excellence du Québec. Ici, on est tous égaux.

L'équipe du Québec de parahockey a remporté le tournoi à Brampton au début du mois de novembre.

L'équipe du Québec de parahockey a remporté le tournoi à Brampton au début du mois de novembre.

Photo : Jean-François Poirier

Philippe Villeneuve dispute sa première compétition avec l'élite. Autour de lui, le talent regorge. Et il n’y a pas meilleur endroit pour faire le plein de force de caractère.

Ici, chaque joueur a une histoire cruelle à raconter, mais c’est l'amour du sport qui les a tous attirés. Ils ne peuvent effacer le passé, mais ils ont choisi de s’épanouir, tous ensemble.

L’entraîneur Maxime Gagnon fait une entrée remarquée avec son tableau et ses grandes ambitions. Ces gars-là sont les siens. Pour la plupart, c’est lui qui est allé les chercher dans les hôpitaux, les centres de réadaptation ou même dans leur sous-sol, s'il le fallait.

Au lendemain d’un drame ou d’une mésaventure, bien sûr.

Mes recruteurs sont les infirmières, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes et les médecins, affirme le grand architecte du programme de parahockey québécois.

« J’ai mis le doigt dans l’engrenage il y a déjà 14 ans. Lorsque j'approche les familles, c'est le cœur qui parle. Des parents m'ont déjà dit qu'ils avaient vu leur enfant sourire pour la première fois en un an après avoir fait l'essai du parahockey. »

— Une citation de  Maxime Gagnon, entraîneur de parahockey
Un joueur et une joueuse de parahockey prennent une photo ensemble pendant un entraînement.

Philippe Villeneuve (à gauche) avec Raphaëlle Tousignant (à droite). Au centre, l'entraîneur Maxime Gagnon

Photo : fournie par Philippe Villeneuve

Philippe, lui, approchait la fin de ses traitements de chimiothérapie lorsqu’une visite à l’hôpital de Maxime, accompagné de la joueuse étoile de parahockey Raphaëlle Tousignant, lui a donné le goût de glisser sur une luge, avec deux minibâtons de hockey dans les mains pour se propulser vers le filet.

Le jeune homme de 19 ans a résisté à un cancer foudroyant, le même que Raphaëlle a combattu avec succès. Les médecins ont dû remplacer son fémur droit par un alliage de métal. La mise en place d'une prothèse à la hanche a aussi été nécessaire. Et il a fallu lui retirer des nodules cancéreux aux deux poumons.

Une victoire acquise après une trentaine de traitements de chimiothérapie en un peu moins d’un an, tout en étant coincé dans une chambre d’hôpital, entre de courts séjours à la maison, sans jamais vraiment avoir peur de mourir.

J’étais un peu insouciant. Je ne voulais pas regarder trop loin en avant. Ma priorité était d'abord de garder ma jambe. Je redoutais le regard des autres, ce qu'ils allaient penser de moi si je me faisais amputer. Je ne serais plus comme les autres. Mais c'était avant que je fasse la découverte du hockey luge, raconte-t-il.

Deux ans plus tard, le voilà à son aise, dans ce vestiaire festif, entouré de ses nouveaux amis, qui sont pour la plupart amputés. Les préjugés sont devenus le dernier de ses soucis.

« On s’en fout de nos handicaps. Je suis ici pour avoir du plaisir avec la gang. »

— Une citation de  Philippe Villeneuve, joueur de parahockey

La sienne.

Un joueur de hockey dans le couloir d'un aréna

Philippe Villeneuve

Photo : Radio-Canada / Arianne Bergeron

Philippe a été invité à tester ses capacités à ce tournoi d'envergure, le deuxième en importance au Canada, à Brampton, en Ontario. Il n’a pas encore atteint le niveau de jeu de ses comparses. Parmi eux, il y a de drôles de numéros qui savent animer un vestiaire.

Le 87, c'est le shérif. Une bombe d'énergie qui prend son rôle de capitaine au sérieux. Il arrive dans les parages et les taquineries fusent. Dans son fauteuil roulant, Patrick Desnoyers se faufile entre les poches de hockey pour saluer chacun de ses coéquipiers et souhaite chaleureusement la bienvenue à Philippe.

Comme les autres, il vient de se taper au moins six heures de route pour jouer à ce tournoi où les Québécois vont défendre leur titre. Le shérif semble dans une forme splendide. L’entrepreneur se déplace laborieusement loin de son fauteuil, mais ces efforts font dorénavant partie de son quotidien.

J'ai eu un accident de moto il y a une douzaine d'années. À l'époque, je donnais des cours de power skating, dit-il avec sa voix perçante qui s’égratigne lorsqu'il hausse le ton, soit pour lancer une blague ou pour faire un rappel à l’ordre, en bon leader.

Il fait un appel avec l'un de ses bâtons

Patrick Desnoyers, que l'on surnomme le shérif

Photo : Radio-Canada / Arianne Bergeron

Tout près de lui, il y a Saoud qui réclame une accolade, mais le shérif passe tout droit. Capitaine Pat préfère compléter sa tournée du vestiaire avant d'étreindre son copain d'origine marocaine, une vraie fusée sur la glace recrutée par l'équipe nationale canadienne.

Le shérif se reprend de belle façon en sautant de son fauteuil pour littéralement écraser Saoud à son siège dans un grand éclat de rire.

J'ai choisi le parahockey parce que je cherchais cet esprit d'équipe, dit le joueur étoile de 21 ans dont le handicap est une amputation congénitale à la jambe gauche. J'ai découvert ce sport il y a environ cinq ans. Je me souviens d'avoir appris les règlements juste avant mon premier entraînement!

Un joueur de parahockey en rouge se propulse vers l'avant sur sa luge

Saoud Messaoudi

Photo : Radio-Canada / Arianne Bergeron

Benoit, c'est le bon vieux Benoit St-Amand, l'ancien gardien de l'équipe nationale qui s'est fait amputer une jambe à l'adolescence. Dorénavant à la mi-quarantaine, il vient simplement s'amuser avec les boys, comme attaquant, après une pause de quatre ans. Il joue le rôle de mentor pour Philippe ce week-end.

Je pourrais être son père, dit-il, comme s'il réalisait que le temps passe trop vite. Phil joue avec des gars qui contrôlent leur luge comme une partie de leur corps. Il va prendre confiance.

Mathieu se lève. L'unijambiste se permet quelques déhanchements pour divertir ses coéquipiers au rythme de la musique qui résonne fort pendant que les joueurs enfilent leur uniforme.

Au milieu de la pièce, Shawn, assis dans son fauteuil, utilise des élastiques pour étirer les muscles du haut de son corps. Un accident de parachute l'a rendu paraplégique en 2021. Depuis, le jeune homme d'à peine 20 ans, et d’un naturel fou sur sa luge, s'est imposé comme l'un des meilleurs défenseurs au pays.

Dans son coin, Alexis Aubin, un costaud amputé des deux jambes sous les genoux, est bien tranquille, contrairement à la patinoire, où il fait sentir sa présence avec son jeu physique. Lui aussi est sur le radar de l’équipe nationale, comme Mathieu Lelièvre, Shawn Burnett et Saoud Messaoudi.

La bouée sur glace

Dans les gradins, Sonia et Martin vont assister pour la première fois à un tournoi de ce calibre. Les parents de Philippe sont passés par toute la gamme des émotions depuis 2020.

Philippe nous a rendu ça plus facile avec son positivisme. On dirait qu’il nous a sécurisés. Il avait un calme exemplaire durant sa bataille, relate Martin.

Papa Villeneuve est un grand sportif. Il a découvert le parahockey avec sa conjointe grâce à l’intervention de Maxime auprès de leur fils.

Il a été comme une bouée, lance Sonia à propos de l’entraîneur. Il est très confiant. Nous avons même fait l’essai de ce sport! Je suis tellement reconnaissante envers le travail du personnel hospitalier de l’Hôpital de Montréal pour enfants et des autres.

Il sourit en brandissant un chandail noir. Il porte une ceinture de combattant à sa taille.

Philippe Villeneuve à sa sortie d'hôpital

Photo : fournie par Philippe Villeneuve

Sonia n’arrive plus à contenir ses larmes.

De la joie habite son cœur depuis le jour où Philippe a enfin quitté l’hôpital avec sa ceinture de champion de l’UFC, un cadeau que sa famille lui a remis en raison de sa nouvelle passion pour les arts martiaux mixtes.

« Philippe n’est pas un émotif, mais ce jour-là, il avait les larmes aux yeux. Il nous avait dit dès le départ que le cancer avait mal choisi son adversaire. Il y avait quelque chose d’emblématique dans ce geste. »

— Une citation de  Martin Villeneuve, père de Philippe

Depuis, Philippe pratique le parahockey deux fois par semaine. Curieusement, en route vers l’aréna, il passe chaque fois devant l’hôpital où il a livré son fameux combat.

Quand je conduisais ma voiture, je me voyais dans cette chambre là-haut où j’avais la vue sur cette même route. Il y a des moments dans la vie où des images te reviennent en tête. J’avoue que ça venait me chercher chaque fois. Aujourd’hui, c’est correct, dit-il avec un grand sourire.

Il sourit, assis près d'une patinoire.

Philippe Villeneuve

Photo : Radio-Canada / Arianne Bergeron

À la fin de ses traitements, Philippe a été choyé de pouvoir offrir un discours de motivation aux joueurs du Canadien (Nouvelle fenêtre) grâce à la fondation pour l’enfance de l’organisation montréalaise, le 20 novembre 2021.

J’ai discuté avec l’entraîneur-chef Dominique Ducharme, mais je n’ai pas pu me rendre dans le vestiaire à cause de la COVID. Mais j’ai enregistré une vidéo pour que les joueurs la regardent avant le match contre les Predators, raconte-t-il. Je me suis concentré sur le hockey. Je leur ai rappelé que les équipes de l’Ouest jouaient du hockey robuste!

Premiers coups de patin

Avec l’aide de son père, 16 mois après la découverte de son cancer, Philippe est arrivé à patiner dans un parc près de chez lui. Les Villeneuve avaient uni leurs efforts pour que Philippe se tienne debout sur la glace avec un bâton de hockey entre les mains.

J’en parle et les frissons me traversent encore le corps, raconte Martin en se pinçant les lèvres pour ne pas craquer. C’était très émouvant. Il y a des images qui ne disparaissent jamais vraiment de notre esprit. Les médecins lui avaient dit qu’il ne patinerait probablement plus.

« Avant son cancer, Philippe m’avait dit qu’il avait hâte qu’on joue ensemble dans ma ligue de garage. Ça n’arrivera pas, mais il est tout de même retourné sur la glace. »

— Une citation de  Martin Villeneuve
Il tire au but.

Philippe Villeneuve

Photo : Radio-Canada / Arianne Bergeron

Depuis, Philippe a néanmoins pu retrouver le plaisir de marquer des buts, mais sur sa luge. Les médecins n’avaient donc pas complètement tort, bien qu’il soit capable aujourd’hui de patiner avec ses amis à l’occasion.

Le parahockey est devenu son sport de prédilection et ce tournoi à Brampton est une façon pour lui de mesurer sa progression.

L’équipe québécoise est arrivée munie d’une forte réputation. Et elle ne fait rien pour diminuer les attentes avec une victoire éclatante à son premier match. La plupart des coéquipiers de Philippe sont nettement un cran au-dessus de leurs rivaux.

Il faut que j’améliore mes poussées et que je gagne de la vitesse, constate-t-il sans hésitation.

Il change de direction sur sa luge.

Philippe Villeneuve

Photo : Radio-Canada / Arianne Bergeron

Une surprise attend les joueurs à leur retour au vestiaire. Un recruteur de l’équipe nationale a assisté à la rencontre en compagnie du chef des opérations de Parahockey Canada, Marshall Starkman.

L’ancien joueur étoile des Sabres de Buffalo Mike Foligno est venu saluer les joueurs québécois.

Vous êtes une bonne équipe, dit-il au groupe en français. Il est impressionné par ce qu’il a vu.

Ce n’est pas surprenant. Plus du tiers des 30 joueurs invités au dernier camp d’évaluation de l’équipe nationale canadienne sont originaires du Québec, et plusieurs d’entre eux sont justement dans ce vestiaire.

Des joueurs de parahockey dans un vestiaire enfilent leur uniforme.

Les joueurs de l'équipe du Québec se préparent à jouer un match

Photo : Radio-Canada / Jean-François Poirier

Le Québec a devancé l’Ontario grâce aux efforts de recrutement. La majorité de notre relève est au Québec. C’est un beau modèle, confirme Foligno.

Ce n'est pas un hasard, renchérit Maxime Gagnon. Nous avons une ligue provinciale à six équipes. On joue au parahockey dans huit régions du Québec. Et nous avons gagné les deux derniers Championnats canadiens.

Maxime Gagnon montre la bague qu’il porte à son doigt. Celle de champion canadien. Starkman, Foligno et lui partageront ensuite un repas. Sûrement pour discuter de sa recette à saveur québécoise.

Ça cogne dur

Le parcours des hommes de Maxime demeure sans faute jusqu’à la finale. Oui, Philippe a encore des croûtes à manger, mais il tient son bout parmi ces travailleurs infatigables.

Il y a de l’intensité. Ça jouait physique de l’autre bord, indique-t-il juste avant que le shérif lui verse une bouteille d’eau sur la tête après la deuxième victoire des représentants du fleurdelisé.

Un joueur de hockey dans le vestiaire avant un match.

Le shérif dans le vestiaire

Photo : Radio-Canada / Jean-François Poirier

Pat venait de réussir un tour du chapeau. À 50 ans, c’est pas si mal, comme il faisait en plus l’essai d’une nouvelle luge.

Pourquoi donc l’appelle-t-on le shérif?

J’ai participé à une échauffourée récemment dans un tournoi, explique-t-il, un peu gêné devant ses partenaires de jeu. Disons que j’ai fait mon Arber Xhekaj sur la glace…

Le shérif fait donc la loi, comme le robuste défenseur de l’organisation du Canadien. Le parahockey est en effet un sport dans lequel les chocs sont souvent brutaux.

Saoud a été bousculé à de multiples occasions après ses poussées à l’emporte-pièce. Alexis a foncé comme un train en zone adverse sans se faire renverser. Mathieu a défié les défenseurs avec son jeu rempli de finesse. Et Shawn est si habile sur sa luge que lui arracher la rondelle représente un défi colossal.

« On dirait que tu as moins de temps pour réagir qu’au hockey debout. »

— Une citation de  Philippe Villeneuve

L’entraîneur Maxime a un dernier message à donner à ses joueurs avant la grande finale contre leurs grands rivaux de Pittsburgh qui ont fière allure dans leurs chandails jaune et noir des Penguins.

Notre game, c’est de rester dans notre game, lance-t-il dans un discours à la Martin St-Louis.

L’opposition n’a jamais été si forte depuis le début du tournoi. Les Américains ont un très bon réseau de développement. Les Québécois en ont plein les bras et les prouesses de leur gardien leur permettent de garder le pointage à zéro.

Comme c’est la norme au parahockey, les joueurs se rassemblent en caucus sur la glace entre les périodes. Le shérif prend la parole.

Ça va plus vite, c’est normal qu’on fasse plus d’erreurs. Mais ne vous fâchez pas, les gars, ça ne donne rien.

Le capitaine parle en connaissance de cause. Aucun but n’est inscrit en deuxième période.

La tension monte.

Puis, un attaquant des Penguins fonce tout droit sur le gardien québécois après un arrêt. D’un seul élan, les cinq joueurs québécois sur la patinoire se précipitent sur l’assaillant de leur coéquipier. Certains partent même de la ligne bleue pour le renverser et lui faire comprendre leur message de la plus claire des manières.

Et voilà enfin le seul et unique but de la rencontre. Un tir de Mathieu échappe au gardien. La rondelle tombe derrière lui et s’immobilise devant la ligne rouge. De derrière le filet, le no 87 surgit et la pousse dans le filet. Les Québécois éclatent de joie. Le shérif lui-même, tel un Sidney Crosby, vient de marquer le but vainqueur.

C’est mon but le plus facile en carrière, lâche Pat à son retour au banc.

En famille

Les parents de Philippe accompagnent leur fils sur la glace durant la remise des médailles. Ils ont un sourire accroché aux lèvres. Assis dans sa luge, Philippe soulève la coupe devant sa mère et son père, qui l’ont vu si souvent affaibli. Mais cette fois-ci, leur fils rayonne avec sa médaille au cou, comme ses coéquipiers devenus ses meilleurs chums.

Il sourit, entouré de ses parents

Philippe Villeneuve avec le trophée de la victoire

Photo : Radio-Canada / Jean-François Poirier

Philippe n’a pas marqué de but, mais il a apporté sa contribution à ce championnat. Il a saisi sa chance. L’occasion en or qu’un personnel médical dévoué lui a offerte pour qu’il prenne du mieux.

Depuis le début, j’ai toujours eu le sentiment que ça allait bien finir. Ma famille m’a aidé. Je pense aussi à ma blonde Noémie qui me rendait visite à l’hôpital, mais qui n’avait pas le droit de s’approcher à cause de la COVID.

« Du haut de ma chambre, je la voyais par la fenêtre arriver avec ses cadeaux dans le stationnement. Aujourd’hui, tout ça est derrière moi. Je peux savourer ce moment. »

— Une citation de  Philippe Villeneuve

L'équipe du Québec a défendu son titre en parahockey lors du championnat canadien à Brampton. Reportage de Jean-François Poirier.

Rendus au vestiaire, les champions s’empilent les uns sur les autres pour une photo de groupe. Certains sont dans leur fauteuil roulant, d’autres sont debout sur une jambe et les plus exubérants sont étendus sur le plancher.

L’entraîneur Maxime est couché devant eux, le poing dans les airs.

« L’effet de groupe, ça amène ça. Il fallait y croire. Nous nous imposons nous-mêmes nos propres limites. Philippe y a crû. Sa persévérance et sa résilience l’ont amené jusqu’ici. »

— Une citation de  Martin Villeneuve

Je ne l’ai jamais vu si discipliné que durant les trois dernières années. Il veut vraiment, ajoute sa mère, émue.

Philippe veut devenir mécanicien. Il achève son cours. Il a renoncé à son rêve de devenir pompier, mais pas à celui de gravir les échelons au parahockey.

Je vais m’entraîner pour voir jusqu’où je peux aller, dit-il simplement avec la conviction que le plaisir sera au rendez-vous à l’aréna Howie-Morenz à Montréal.

Philippe n’avait jamais rien gagné avant aujourd’hui, sauf cette déchirante bataille contre le cancer. Mais celle-là, c’est toute une victoire. Un triomphe qui lui aura permis d’en vivre un autre si gratifiant à Brampton. Et, bien entouré, il lui en reste sûrement quelques-uns à savourer.

Un jeune homme assis dans des gradins vides entouré de ses parents.

Philippe Villeneuve avec ses parents

Photo : Radio-Canada / Arianne Bergeron

Photo d'entête par Arianne Bergeron/Radio-Canada