Le poulet livré à la maison [enquête du 6 novembre 2003]
Avec ses 21 rôtisseries Scores,
ses 30 Au Coq et Benny, sa centaine de Saint-Hubert
et ses 120 Poulet frit Kentucky, le Québec aime le
poulet! Mais quand on commande du poulet, qu'est-ce qu'on
mange au juste? L'épicerie a fait enquête.
Nous
avons fait livrer du poulet dans un laboratoire certifié.
Le but : comparer les teneurs en gras, en sucre, en protéines,
en sel et en calories d'un repas quart de poulet cuisse de
trois compagnies de poulet rôti (Saint-Hubert, Au Coq
et Scores) ainsi que d'un repas de trois morceaux de Poulet
frit Kentucky.
À
leur arrivée, la température des repas de poulet
variait entre 60 et 82 degrés Celsius, ce
qui est tout à fait acceptable. Après en avoir
pesé les éléments, chaque repas a été
homogénéisé pour en analyser le contenu.
Les protéines et les calories
Chaque repas comprend de 50 à 70 g de protéines,
ce qui correspond à nos besoins pour toute une journée.
Première surprise : le nombre de calories. En
mangeant tout le contenu de la boîte, on obtient entre
1290 et 1509 calories. C'est beaucoup, quand on considère
que les femmes dépensent en moyenne, par jour, entre
1500 et 1800 calories, et les hommes, entre 2000 et 2500 calories.
Calories
des repas choisis
Scores
1509
Au Coq
1380
Saint-Hubert
1376
Poulet frit Kentucky
1290
Marielle
Ledoux, nutritionniste à l'Université de Montréal,
commente : « Il faut se rendre compte aussi
qu'aucun de ces repas ne contient de boisson gazeuse. Évidemment,
si on prend une boisson gazeuse en plus, on rencontre alors
définitivement notre besoin énergétique,
pas nutritionnel, mais énergétique, pour la
journée. »
Deuxième
surprise : des quatre repas, le moins calorique était
celui de Poulet frit Kentucky. Qu'est-ce qui explique l'écart
de 219 calories entre PFK et Scores? La portion de Kentucky
est un petit peu plus petite, moins lourde, contient moins
de frites, moins de sauce et pas de pain.
Mme Ledoux
ajoute : « Si on regarde le Scores, on obtient
1500 calories principalement à cause d'un apport
en frites pas mal plus important et d'une salade aussi plus
importante et contenant de la vinaigrette. Ça peut
expliquer cet apport énergétique plus grand. »
Les matières grasses
Troisième surprise : nos repas de poulet sont
plutôt gras. Ils contiennent l'équivalent de
18 à 20 cuillérées à thé
de gras.
Gras
Poulet frit Kentucky
78 g (20 c. à
thé)
Scores
75 g (19 c. à
thé)
Saint-Hubert
75 g (19 c. à
thé)
Au Coq
73 g (18 c. à
thé)
Évidemment,
on a le choix d'enlever la peau. « Si on veut réduire
un peu notre apport énergétique, dit Mme Ledoux,
je pense que la chose importante à savoir, c'est qu'il
y a à peu près cinq fois plus de gras dans la
peau du poulet que dans la viande comme telle. »
Mme Ledoux reconnaît toutefois qu'il est plutôt
difficile d'envisager d'enlever la peau du poulet Kentucky :
« Euh... Je pense que c'est ce qu'il faudrait faire,
mais évidemment, à ce moment-là, ça
ne ressemble plus vraiment à du Kentucky! ».
Le sucre
Quatrième surprise : nos repas de poulet sont
très sucrés. Quand on convertit les glucides
contenus dans le pain, les frites et les autres éléments
en sucre, les repas de poulet contiennent l'équivalent
de 24 à 36 cuillerées à thé
de sucre.
Sucre
Scores
142 g (36 c. à
thé)
Saint-Hubert
117 g (29 c. à
thé)
Au Coq
115 g (29 c. à
thé)
Poulet frit Kentucky
92 g (24 c. à
thé)
« C'est
un peu moins important quand on regarde le repas de Poulet
frit Kentucky, encore une fois, poursuit Mme Ledoux.
Il n'y a pas de pain et les portions sont plus petites. Par
contre, le repas de Scores, avec une portion de frites et
de salade plus importante, apporte environ 36 cuillérées
à thé de sucre. En consommant les repas Au Coq
et Benny ou le Saint-Hubert, c'est autour de 30 cuillerées
à thé de sucre qu'on consomme. C'est beaucoup,
mais encore une fois, il faut considérer qu'on ne prend
pas de boisson gazeuse. Si on ajoute les boissons gazeuses
à tout ça, on ajoute aussi 15 à 20 cuillérées
à thé de sucre et peut-être plus, tout
dépendant du format de boisson gazeuse choisi. »
Le sodium
Si on est préoccupé par le sodium, c'est-à-dire
la quantité de sel, sachez que les repas analysés
contiennent entre ½ et 1 cuillérée
à thé de sel, ce qui représente à
peu de chose près le maximum acceptable pour toute
une journée. « Les frites, la sauce, la
préparation qui enrobe la peau du poulet, la vinaigrette
utilisée pour la salade, tout ça contient un
peu de sel », explique Mme Ledoux.
Aviez-vous, comme notre animateur Denis Gagné,
l'impression que manger du poulet livré
à la maison était plus « santé »
que de manger un trio hamburger de restauration
rapide?
Si oui, ERREUR !
Comparons avec un repas de trio hamburger
Si
on compare les données de nos repas de poulet livré
à celles des trios hamburger de notre enquête
de l'an dernier, nous avons une cinquième et très
grosse surprise : nos repas de poulet sont plus caloriques
et plus gras que les trios de repas rapide. Il sont aussi
salés que les trios, et, dans l'ensemble, aussi sucrés,
même s'ils ne contenaient pas, comme les trios, une
boisson gazeuse.
Comparaison
Calories
Trio hamburger
940 à 1218 calories
Repas de poulet analysé
1290 à 1509 calories
Gras
Trio hamburger
8 à 12 c. à
thé
Repas de poulet analysé
19 à 20 c. à
thé
Sodium
Trio hamburger
½ à 1 c. à
thé
Repas de poulet analysé
½ à 1 c. à
thé
Sucre
Trio hamburger
30 à 36 c. à
thé
Repas de poulet analysé
24 à 36 c. à
thé
Quelques idées pour améliorer
notre repas de poulet
Si
on veut diminuer le nombre de calories, le gras et le sel
dans notre repas de poulet, que doit-on faire? Mme Ledoux
nous donne des indications : « On laisse tomber
la sauce. On réduit le gras en changeant les frites
par une pomme de terre au four ou par du riz. On enlève
la peau du poulet. On a alors fait un grand pas pour améliorer
notre apport alimentaire et aussi la valeur nutritive puisque,
finalement, on a moins de calories, mais on a conservé
quand même les bons aliments. »
Ces modifications n'enlèvent-elles pas, cependant,
un peu du plaisir de manger ce repas? « Je pense
qu'on peut se permettre de prendre ce type de repas de temps
à autre, répond Mme Ledoux. Il ne faudrait
tout simplement pas en faire une habitude quotidienne. »
Précision
Pour ce reportage,
nous nous sommes intéressés au contenu
calorique des repas de poulet, et non à
la qualité et à l'élevage
des poulets, car ces deux éléments
feront l'objet d'un autre reportage.
Hyperlien
Le
poulet du Québec
Des idées pour cuisiner soi-même
son poulet et des données nutritionnelles
concernant des portions sans peau ni gras visible.
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