L'usine
de Tomates Sagami est située à 500 kilomètres
au nord de Montréal. Elle n'est pas plantée
dans un décor qu'on peut qualifier de bucolique :
tout à côté se trouve une industrie métallurgique
lourde. Comment peut-on faire pousser des tomates dans un
tel environnement?
Stéphane
Roy, président des Tomates Sagami, n'y voit pas d'incohérence :
« C'est un milieu non traditionnel, c'est vrai.
Par contre, l'hiver, lorsque nous avons besoin de chauffage
et d'énergie, nous récupérons une partie
de la chaleur produite par l'usine d'Elkem Metal. Cette compagnie
a besoin, pour sa part, de froid pour refroidir ses fours.
Nous faisons une cogénération d'énergie. »
Les
plants de tomates poussent dans de la fibre de noix de coco
broyée. Ce procédé hollandais a été
importé par M. Roy : « Les fibres
servent de support aux racines du plant de tomates. La noix
de coco est un milieu organique qui ressemble beaucoup à
la terre et qui permet un bon développement racinaire.
Le plant de tomates peut aller chercher plus de minéraux.
Le goût est donc différent. »
Les
consommateurs que nous avons interrogés au hasard trouvent
que cette tomate « goûte bon »
et qu'elle « se conserve très bien ».
Martial
Lemieux, agronome pour Tomates Sagami, nous parle de la conservation
des tomates : « La tomate se conserve facilement
jusqu'à deux semaines à la température
de la pièce, pourvu qu'elle ne soit pas au soleil.
Il ne faut pas la mettre au réfrigérateur, parce
qu'il se forme alors de la condensation sur la tomate. Quand
on la sort, ça fait ramollir la tomate et elle perd
du goût ».
Même
si leurs tomates ne sont pas certifiées biologiques
par un organisme reconnu, les boîtes de Tomates Sagami
portent la mention « contrôle biologique ».
« Nous n'utilisons ni pesticides, ni fongicides
pour produire nos tomates, affirme M. Roy. Nous travaillons
avec des insectes. Nous utilisons des insectes prédateurs
contre les insectes ravageurs. »
Des insectes prédateurs au lieu
des insecticides chimiques
M. Lemieux
nous montre comment sont dispersés les insectes prédateurs :
« Nous utilisons des plantes suspendues sur lesquelles
se trouvent des prédateurs. Nous pouvons suspendre
et déplacer les plantes selon les infestations dans
la serre. Ils partent en volant dans la serre à la
recherche d'insectes nuisibles. Quand ils ne trouvent
plus d'insectes à manger, ainsi que durant la nuit,
ils retournent sur les plantes suspendues. En ce moment, 10 000
à 15 000 insectes prédateurs se trouvent
dans la serre. Chacun nous coûte environ 0,35 $ ».
Selon
M. Roy, que désirent les consommateurs de tomates
d'aujourd'hui? « Ils recherchent d'abord la qualité
du produit, estime-t-il. Le prix vient après. Les gens
achètent "avec leurs yeux". Il faut aussi
savoir que seulement 10 % des tomates de nos supermarchés
viennent du Québec. Le reste provient de l'extérieur :
des États-Unis, de l'Ontario, d'Israël et du Mexique.
La production peut être similaire, mais on ne sait pas
ce qui se passe réellement entre la récolte
et l'arrivée de la tomate sur notre table. Les tomates
du Québec sont "différentes", pourrait-on
dire, de celles de l'extérieur. » Invité
à goûter à une tomate Sagami, notre coanimateur,
en tout cas, l'a trouvée très bonne.
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